Articles biomasse et filières vertes

Retrouvez ici notre sélection d'actualités concernant la biomasse et les filières vertes.

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2019/05/29

L’avis de l’ADEME 2019 sur le chauffage domestique au bois

Poêle à bois, photo Deville

Le chauffage domestique au bois est un enjeu incontournable et stratégique de la transition énergétique. Le bois-énergie correspond aujourd’hui à 40% des énergies renouvelables produites en France, largement devant toutes les autres sources d’énergie renouvelable.

Le bois est une énergie compétitive pour les particuliers, notamment ceux vivant en zone rurale et périurbaine. Par exemple, le remplacement d’une chaudière fioul par une chaudière à granulés permet de faire 1 300€ d’économie annuelle de facture sur le combustible.

Le chauffage au bois domestique contribue également au développement ou au maintien d’emplois territoriaux. En 2015, la filière professionnelle du bois de chauffage représentait 15 560 emplois directs, ce qui correspond à plus de 19 % des emplois dans les énergies renouvelables en France.

Afin d’atteindre les objectifs de développement des énergies renouvelables en France, il est nécessaire d’accélérer le renouvellement du parc de système de chauffage existant et d’attirer de nouveaux utilisateurs lors des rénovations ou dans le neuf.

Pour cela, l’ADEME recommande :

  • De mieux informer les particuliers et les élus sur les installations performantes et les bonnes pratiques;
  • De maintenir le soutien aux nouvelles installations et au remplacement des appareils anciens non per-formants par des appareils à granulés et à bûches labélisés grâce au crédit d’impôt transition énergétique (CITE) ;
  • De développer le chauffage domestique au bois avec des appareils performants bien utilisés ;
  • De favoriser le remplacement des chaudières au fioul par des chaudières à granulés de bois avec les Cer-tificats d’Economie d’Energie et les dispositifs d’aides associés.

>> Télécharger l’avis complet


Bioénergies International



2019/05/22

[Cartographie] Les acteurs de la chimie verte en France

Une carte produite par Association Chimie du Végétal révèle le dynamisme de l’industrie des produits biosourcés, qui a pris racine sur l’ensemble du territoire hexagonal.

Dans les bâtiments de GreenTech, l'un des spécialistes français des biotechnologies végétales ayant produits de nombreux substituts aux dérivés du pétrole.

Les plantes servent à tout. Bien sûr, feux et cabanes en bois nous ont appris depuis longtemps que la biomasse procure énergie et matériaux de construction, mais la forêt des produits biosourcés est bien plus vaste, la biomasse pouvant fournir et nombreuses molécules naturelles, telles que fibres, solvants, tensioactifs ou polymères. On peut les retrouver dans des secteurs et des produits très divers, du bitume aux cosmétiques.

Alors que s’ouvre la cinquième édition du Plant Based Summit, qui se tient du 22 au 24 mai 2019 à Lyon pour promouvoir la bioéconomie, une carte de l’Association Chimie du Végétal (ACDV) – co-organisatrice de l’événement avec le pôle de compétitivité français de la bioéconomie (IAR) – permet de prendre conscience de la place de cette dynamique dans la chimie française.


Usine Nouvelle



2019/05/17

Etude : les réseaux de chaleur, secteur vertueux et créateur d’emplois

La seconde chaufferie bois du réseau de chaleur de Planoise à Besançon, photo Frédéric Douard

L’ADEME a publié en mai 2019 une étude large et étoffée sur les réseaux de chaleur dans le Monde et en France. Cette étude présente l’historique des réseaux, les chiffres de ce marché, les contextes réglementaires, la géographie, les emplois induits, mais aussi les coûts de revient de l’énergie (chaude ou froide) ou encore les technologies utilisées et notamment les régimes de températures. En France en 2017, avec 5 397 km et un chiffre d’affaire de 2,5 Mds€, les 761 réseaux de chaleur ont délivré 25 TWh dont 56% d’origine renouvelable et récupérable et 23 réseaux de froid ont délivré 1 TWh sur 198 km

En France, un mix de 56% assuré par les énergies renouvelables et de récupération

Si les énergies fossiles continuent de représenter une part importante de l’approvisionnement (dont 37 % de gaz), la part des énergies renouvelables et de récupération (EnR&R) ne cesse de progresser et atteint 56 % en 2017 contre 40 % en 2013 et 27 % en 2005. La biomasse est l’énergie renouvelable dont la part a le plus significativement augmenté. Le taux d’énergie renouvelable moyen est de 27% à l’échelle de l’Union Européenne et de 9% dans le monde.

En France en 2017, les réseaux de chaleur mobilisaient 12 800 emplois dont 6800 directs sur le territoire national

Parmi les 6 800 ETP directs de la filière, 82% concernent l’exploitation (production et distribution confondues) et 56% concernent la production de chaleur (exploitation et investissement confondus).

Parmi les 2 681 ETP directs liés à la distribution primaire, 66% sont du fait des activités d’exploitation et maintenance, 26% sont liés aux nouveaux investissements (création et extension), 5% sont liés aux études (schémas directeurs, études de faisabilité…) et 3% à la fabrication d’équipement (taux faible car filière importatrice).

 

Répartition des emplois directs et indirects. Source ADEME. Cliquer sur l’image pour l’agrandir.

Le suivi des réseaux de chaleur chez les maitres d’ouvrage représente 800 ETP même si ces emplois ne correspondent pas à des marchés. Il s’agit notamment dans le cas de concession des ETP en charge du contrôle et du suivi du contrat de concession et dans le cas de régie des ETP internalisés assurant l’exploitation, la maintenance et la vente d’énergie.

L’exploitation forestière et la logistique liée au transport de la biomasse représente 1 700 ETP directs et indirects en 2017 (2,7 Mt de biomasse consommée), dont 1 100 ETP pour la production et le transport du bois.

>> Télécharger l’étude


Bioénergies International



2019/05/14

Transformer les boues d’épuration en énergie et en sels minéraux

Un dispositif mis au point par TreaTech , spin-off de l’EPFL, permet de transformer les boues des stations d’épuration en minéraux valorisables, par exemple sous forme de fertilisant, et en biogaz. Soutenue par plusieurs partenaires publics et privés, la jeune entreprise construit actuellement un prototype à grande échelle. La première mise en service dans une station d’épuration est prévue pour 2022.

Épandre les boues d’épuration directement sous forme d’engrais est interdit en Suisse depuis une douzaine d’années en raison de la quantité croissante de polluants qui s’y trouvent. Les milliers de tonnes annuelles de phosphore qu’elles contiennent partent donc en fumée lors de l’incinération des boues, faute de technologie ad hoc pour le recyclage de ce composé chimique essentiel à de nombreux processus biologiques, dont la photosynthèse. Un dispositif, mis au point au Laboratoire des processus durables et catalytiques de l’EPFL, et développé par la spin-off TreaTech, permet de récupérer ce phosphore dont le marché est estimé à plus de 33 milliards de francs. Il permet également, grâce à un autre procédé, appelé gazéification hydrothermale et imaginé au Paul Scherrer Institut, de produire du biogaz.

Le fluide brunâtre contient encore 95 % d’eau. En raison des coûts liés au transport, il est actuellement en partie déshydraté sur place au dépend de fortes dépenses énergétiques. La matière sèche qui en résulte sera incinérée ailleurs. « Notre système pourrait récupérer la boue dès la sortie de la STEP, sans traitement préalable », note Frédéric Juillard, CEO de la start-tup. Dans le séparateur de minéraux elle sera soumise à une pression et une température élevées (>22.1 MPa et 400 degrés) qui a pour objectif de le faire entrer dans un état « supercritique », c’est-à-dire entre le liquide et le gaz. Ses nouvelles propriétés précipitent les sels grâce à une soudaine chute de la solubilité. Ce procédé a été optimisé afin que le phosphore ainsi que d’autres sels minéraux, se cristallisent et puissent facilement être recueillis. « Il permet un taux de récupération du phosphore supérieur à 90% », précise le CEO. Ces sels sont ensuite séparés du flux principal en tant que résidus solides.

Convertir près 100% de la matière organique en biogaz

Pour assurer une valorisation de ces boues, certaines stations d’épuration sont d’ores et déjà équipées d’un système de production de biogaz. « Mais avec les biodigesteurs utilisés actuellement seuls 40 à 50 % de la matière organique peut être convertie en biogaz », souligne Gaël Peng, cofondateur et CTO. Le digestat qui en résulte est ensuite déshydraté puis transporté afin d’être incinéré. Les coûts énergétiques et économiques sont donc importants. « La gestion des boues d’une STEP représentent actuellement près de 40% des coûts opérationnels totaux », poursuit-il. Afin de maximiser le recyclage tout en optimisant le rendement, Frédéric Juillard a donc cherché durant plusieurs mois une technologie permettant d’inclure la production de biogaz à son système.

Après avoir passé en revue des recherches du monde entier, il a fini par dénicher la perle rare à moins de 200 kilomètres de l’EPFL : au Paul Scherrer Institut. Un autre réacteur, doté de ruthénium en guise de catalyseur, va convertir près de 100% de la matière organique en biogaz qui pourra être utilisé pour produire de la chaleur ou de l’électricité, voire utilisé comme biocarburant. L’eau, récoltée en fin de traitement, ne contient plus de composés nocifs et pourra être réinjectée dans le réseau.

Finalement, la technologie utilisée permet également un précieux gain de temps puisque vingt minutes suffisent à la transformation alors que les biodigesteurs actuellement utilisés ont besoin d’une trentaine de jours pour assurer la conversion. Cette rapidité engendre de plus un important gain de place et ne laisse aucun déchet.

Un test à grande échelle

Forte d’excellents résultats obtenus avec son premier prototype, la start-up, soutenue par l’Office fédéral de l’énergie et le Paul Scherrer Institut, construit actuellement un système à grande échelle et prévoit la première installation dans une station d’épuration en 2022. Juste à temps pour entrer dans le cadre des nouvelles normes dont souhaite se doter la Confédération concernant le recyclage obligatoire du phosphore dès 2026. Une manière d’éviter les coûts et les écueils écologiques de l’importation.

La technologie maintenant testée grâce au prototype, une installation 100 fois plus grande et pouvant traiter 100 kg de boue par heure est en cours d’élaboration. Soutenu par l’Office fédéral de l’énergie, le projet a pu s’assurer un budget de 4,4 millions grâce à un partenariat public-privé. L’installation qui vient de commencer devrait être terminée d’ici la fin de l‘année et une première mise en service auprès d’une station d’épuration, avec une capacité de traitement de trois tonnes par heure, est prévue pour 2022.

L’entreprise ne compte pas s’arrêter là et prévoit de développer son système pour d’autres applications comme les eaux industrielles ou issues de la désalinisation ou encore les résidus de biomasse.


Enerzine.com



2019/05/05

Taxe carbone pour la France, l’ADEME recommande qu’elle soit entièrement redistribuée

Dans son Avis publié en avril 2019, l’ADEME souligne que la contribution Climat-Energie dite «taxe carbone» est un outil efficace pour la transition écologique. L’enjeu est de définir ses modalités pour qu’elle contribue à la justice fiscale. L’ADEME recommande pour cela qu’elle soit intégralement redistribuée aux ménages, aux collectivités territoriales et aux entreprises, la redistribution aux ménages devant cibler prioritairement les ménages modestes, et prendre en compte leur situation (localisation géographique, type d’équipements, etc.). Ce type de redistribution fonctionne en Suède par exemple.

Actuellement, moins d’un quart des recettes de la taxe carbone a été consacré au financement de la transition et/ou à la compensation pour les ménages. L’essentiel a été utilisé pour réduire le déficit budgétaire de l’Etat, ce qui a beaucoup affecté l’acceptabilité de la mesure.

Etant donné que la redistribution indirecte via les dispositifs d’aide aux investissements ne permettra pas aux ménages vulnérables de réduire rapidement leur consommation d’énergie, il apparait crucial, à court-terme, de renforcer les dispositifs de redistribution directe qui ont un impact immédiat sur la sauvegarde du pouvoir d’achat.

La redistribution doit tenir compte de la diversité des situations. Un couple vivant avec enfant en milieu rural, chauffé au fioul et roulant au gazole paiera par exemple deux fois plus de taxe carbone que la moyenne.Les aides pour compenser cette charge peuvent ainsi être modulées selon leur revenu (crédit d’impôt dégressif où le montant versé diminue avec le revenu), leur lieu d’habitation, leurs contraintes de déplacements (aide conditionnée à l’absence de transports collectifs proches)…

La redistribution des recettes fait ainsi de la taxe carbone un levier de croissance verte et de justice fiscale. Une redistribution dégressive notamment permet une réduction accrue des inégalités en redonnant encore davantage de pouvoir d’achat aux classes défavorisées.

Lorsque l’on distribue intégralement les recettes, la taxe carbone devient donc un outil pour réduire les émissions de CO2, doper la croissance économique et l’emploi tout en réduisant les inégalités sociales.

Les estimations économiques réalisées par l’ADEME montrent que, redistribuée intégralement, la taxe stimule la croissance et le pouvoir d’achat des ménages (+0,1% en 2021, +0,4% en 2025, +0,7% en 2030), via une baisse de leur facture énergétique et une amélioration de l’emploi (+7 000 en 2020, +44 000 en 2025, +69 000 en 2030).

>> Télécharger l’avis de l’ADEME sur la Contribution Climat Solidarité


Bioénergies International



2019/05/02

Méthanisation : les résultats des appels d'offres cogénération biomasse déçoivent

Les gros méthaniseurs en cogénération sont quasi-inexistants en France. Les appels d'offres n'ont pas permis de développer la filière. La difficulté à trouver des débouchés pour la chaleur pénalise les projets.

Le ministère de la Transition écologique est déçu du volet "méthanisation" des appels à projets pour la production d'électricité à partir de biomasse. Les deux premiers n'ont permis de sélectionner qu'une poignée de candidats. Le troisième, qui vient de se clore, s'annonce tout aussi maigre. Le ministère estime que ce type de projet peine à aboutir, faute de projets robustes. Le colloque sur la méthanisation, organisé en avril par l'Office franco-allemand pour la transition énergétique (Ofate),...


Actu-Environnement



2019/04/24

Bpifrance lance un prêt sans garantie pour soutenir la méthanisation agricole

© Cachaco

Le ministère de l'Agriculture a renforcé les moyens de la banque publique d'investissement Bpifrance qui lance un nouveau prêt sans garantie pour accélérer les projets de méthanisation agricole en France. Le ministère a doté un fonds de garantie publique, permettant à Bpifrance de distribuer ce prêt destiné aux exploitants agricoles, qui, seuls ou en groupe, investissent dans une installation de méthanisation agricole.

L'objectif est d'"accompagner la réalisation de 400 nouveaux projets dans les 5 prochaines années, pour un montant total de financement d'environ 100 M€", a précisé le ministère dans un communiqué. La création du prêt "méthanisation agricole" s'inscrit dans le cadre du grand plan d'investissement de cinq milliards d'euros en faveur de l'agriculture.

Le montant du prêt est compris entre 100.000 et 500.000 euros. Le prêt doit notamment permettre de prendre en charge les études et une part du solde des investissements et besoins en fonds de roulement nécessaires au démarrage du projet. Il sera proposé sur une durée de 12 ans maximum, avec un différé d'amortissement en capital jusqu'à 2 ans. 

Les porteurs de projets sont invités par le ministère à se rapprocher des Directions régionales de l'agriculture et de la forêt (DRAAF) et du réseau de Bpifrance dans les régions. "Cette offre de prêts sans garantie sera une incitation forte au développement de nouveaux projets de méthanisation agricole", s'est félicité Didier Guillaume, ministre de l'Agriculture.

Lancé en 2013, le plan "Energie Méthanisation Autonomie Azote" (EMAA) vise la création de 1.000 installations de méthanisation agricole d'ici 2020. La France en compte aujourd'hui plus de 400.


Actu-Environnement



2019/04/24

De l'hydrogène renouvelable grâce à la biomasse

Pour développer l'usage de l'hydrogène dans l'énergie et la mobilité, en particulier de l'hydrogène décarboné produit de manière décentralisée, la question de la réduction des coûts reste cruciale. Une réponse à ce défi pourrait bien venir de la biomasse.

© Haffner Energy - Futur centre de production d'hydrogène à partir de biomasse qui sera mis en service en 2019 à Vitry-Le-François (Marne).

Produire de l'hydrogène à partir de biomasse, par thermolyse ou gazéification, n'est pas une nouveauté. Et pourtant, avec son procédé Hynoca, Haffner Energy est en mesure de bousculer le marché. La société a mis au point un procédé de production d'hydrogène décarboné grâce à des petites quantités de biomasse. Ce procédé est économiquement compétitif par rapport aux filières classiques de reformage de méthane.

Le procédé met en œuvre une étape classique de thermolyse qui produit, à partir de la biomasse, un combustible solide, le biochar, et une fraction gazeuse dont on va extraire l'hydrogène. C'est sur cette deuxième phase qu'Haffner Energy se différencie technologiquement car le procédé de vapocraquage mis en œuvre permet de casser dans un premier temps les molécules d'hydrocarbures (en CO et atomes d'hydrogène) mais aussi, grâce à la présence d'eau et la gestion des températures, d'amorcer et maximiser la recombinaison de ces atomes et molécules en CO2 et en dihydrogène (H2).

C'est donc cette gestion globale et optimisée des phénomènes de craquage et recombinaison qui font l'originalité du procédé Hynoca et sa performance économique, en maximisant la production d'hydrogène et en minimisant de fait le monoxyde de carbone résiduel dans le gaz de synthèse obtenu. Les composés (le CO résiduel et le CO2) pourront ensuite être séparés par des outils conventionnels pour obtenir de l'hydrogène utilisable comme carburant.

Un appui au développement de la filière au niveau local

Fort d'un haut rendement de la conversion en hydrogène, mais aussi d'une stratégie de récupération de chaleur sur l'ensemble du procédé, Hynoca permet d'afficher une performance équivalente aux filières de reformage de méthane. Tout en proposant des installations plus petites, donc déployables sur le territoire, au plus près des intrants et des usages.

Sur le plan économique, Haffner Energy cible dans un premier temps un kilogramme d'hydrogène à environ 5 € (contre 8 à 10 €/kg par les voies conventionnelles de reformage incluant le transport ou par électrolyse décentralisée). A terme, la société vise un prix à 3 €/kg, avec l'usage d'intrants meilleur marché que les plaquettes forestières utilisées pour valider l'approche industrielle.

Point intéressant à noter, l'approche d'Haffner permet d'accompagner progressivement la transition d'un territoire vers l'hydrogène. Le gaz de synthèse obtenu avant la séparation du CO2, appelé Hypergaz, est en effet parfaitement adapté à une combustion en chaudière en substitution au gaz naturel. L'unité Hynoca peut donc alimenter conjointement en hydrogène, en fonction des besoins, et en gaz combustible alternatif, pour amortir les investissements sans attendre que la demande en hydrogène carburant couvre toute la capacité de l'unité. Cette technologie est aujourd'hui prête pour son passage au plan industriel, avec un démonstrateur en cours de construction à Vitry-le-François (Marne).


Actu-Environnement



2019/04/05

Si en zone rurale un dimensionnement assez grand des méthaniseurs n'est pas un problème, l'ambition de mieux valoriser les biodéchets des zones urbaines impose une autre stratégie. D'où la tendance du marché de concevoir des unités conteneurisées.

Limitée en 2016 aux plus gros acteurs économiques, l'obligation de collecte et valorisation des biodéchets s'étendra dès 2025 à tous les acteurs économiques, même les plus petits. Si on ajoute à cela une volonté évidente de développer les filières alternatives d'énergie, la question de la méthanisation des biodéchets des zones urbaines ne peut que monter en puissance, le compostage ne pouvant pas répondre de manière pertinente à l'ensemble du flux urbain.

Mais le sujet est loin d'être simple à gérer car au-delà de la question de la gestion des tournées, les biodéchets sont constitués à 80 % d'eau qu'il serait incohérent de transporter sur de longues distances. D'où les développements engagés par quelques acteurs pour mettre au point des unités de micro-méthanisation, en général conteneurisées, pouvant être facilement déployées sur un territoire pour le mailler au plus près des circuits de collecte.

Toute la méthanisation dans un container

Le premier à être arrivé sur ce créneau a été l'anglais SEAB Energy, créé en 2009 et aujourd'hui engagé avec Sepur à Plaisir dans les Yvelines. Mais deux autres acteurs français travaillent également sur des nouvelles solutions. Le plus avancé d'entre eux est Bee and Co, société fondée en Aquitaine en 2012. Financée en 2016 après plusieurs années d'études, l'entreprise a finalisé et installé sa première unité pilote l'an dernier, qui tourne depuis 18 mois avec succès sur le marché de gros de Bordeaux. L'entreprise a choisi de concentrer toutes les étapes de méthanisation (en voie humide) et de post-traitement des coproduit dans deux containers maritimes pouvant traiter de 80 à 150 tonnes par an. Le réacteur accepte tous les biodéchets broyés y compris carnés. Il est accompagné d'une zone de stockage du biogaz en partie supérieure destiné à alimenter une chaudière ou une cogénération, mais aussi d'un module de séparation des phases du digestat avec compostage intégré par aération forcée de la partie solide, et le recyclage de la phase liquide pour la dilution des déchets entrants et/ou une ultrafiltration pour produire de l'eau claire de lavage.

L'autre société actuellement en cours de développement est Tryon Environnement dont le modèle global s'approche de celui de Bee and Co. La startup cible cependant des capacités de traitement supérieures, chaque unité conteneurisée pouvant gérer 250 t/an. Un premier projet est actuellement en cours de déploiement dans les Yvelines, sur 3000 t/an dans un premier temps avant évolution en fonction du gisement à traiter.

La méthanisation à domicile

Notons que dans l'esprit de la décentralisation de la méthanisation, une entreprise israélienne, Homebiogas, a poussé le concept nettement plus loin avec une solution de digesteur de très petite taille adapté au marché des particuliers. Ce digesteur peut produire jusqu'à deux heures de gaz pour deux kilogrammes de biodéchets. Le biogaz est utilisé directement via une gazinière spécifique fournie par l'entreprise. La startup fondée en 2012 est soutenue aujourd'hui par le groupe Engie qui est entré à son capital via Engie New Ventures et cible autant les marchés des pays émergents que les pays occidentaux dans le cadre du développement de comportements d'autoconsommation.

Cécile Clicquot de Mentque


Actu-Environnement



2019/03/12

Primagaz, InVivo et Cryo Pur se mobilisent pour développer une filière bio-GNL dans les territoires : une solution vertueuse sur le plan écologique et bénéfique sur le plan économique.

Chiffres clés :

  • Les transports routiers de marchandises représentent 42 % des émissions de gaz à effet de serre du transport routier.
  • Le bio-GNL carburant permet une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 88 % par rapport au gazole routier, tout en assurant une autonomie aux poids lourds de plus de 1500 km avec un plein.

En mars 2018, dans le cadre du plan de libération des énergies renouvelables, le Ministère français de la Transition écologique et solidaire s’est prononcé en faveur du développement d’une filière biométhane dédiée à la mobilité pour contribuer à décarboner les transports. Convaincus de la pertinence du développement d’une filière renouvelable et bas carbone de gaz naturel liquéfié (bio-GNL) carburant, Primagaz, InVivo et Cryo Pur se sont associés pour évaluer l’impact de la filière bio-GNL et ses bénéfices sociaux, économiques et environnementaux dans les territoires.

Le rapport, réalisé par Enea Consulting (société indépendante de conseil en stratégie dédiée à la transition énergétique et environnementale), illustre que le développement d’un nouvel usage direct local du biométhane, en particulier lorsqu’on est loin du réseau de gaz et en complémentarité de ce dernier, permet de concilier l’exigence écologique de transports plus propres avec une démarche d’économie circulaire. A l’instar du biométhane injecté dans le réseau, l’émergence de la filière bio-GNL carburant suppose la mise en place d’un mécanisme de soutien adapté.

Quels sont les enseignements de cette étude ?

1/ Le bio-GNL carburant est une solution disponible dès aujourd’hui pour répondre au besoin urgent de décarbonisation du secteur des transports lourds de marchandises :

  • le bio-GNL carburant, distribué physiquement sous forme liquide dans des stations hors réseau de gaz naturel, permet une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 88 % par rapport au gazole routier. En 2030, cette filière permettra alors d’éviter jusqu’à 2,3 millions de tonnes d’émissions de CO2 par an par rapport au gazole routier ;
  • le bio-GNL carburant se positionne sur un marché en forte croissance : les véhicules GNV représentent déjà 2,5 % des nouvelles immatriculations de poids lourds, et ils représenteront 10% des poids lourds en 2030 ;
  • le développement d’une filière bio-GNL carburant, complémentaire à la valorisation du biométhane par injection dans les réseaux, est la seule option disponible pour décarboner physiquement les usages GNL.

2/ La filière bio-GNL, opportunité économique pour les territoires ruraux, offre des ressources complémentaires aux agriculteurs producteurs de biométhane :

  • le bio-GNL carburant peut générer de 190 à 310 M€ par an de gains pour la collectivité et le monde agricole –tout en permettant la création d’emplois non délocalisables dans les territoires ruraux ;
  • la mise en place de circuits courts de bio-GNL permet de renforcer le lien entre le monde agricole et les territoires en créant des boucles locales d’énergie renouvelable ;
  • cette filière permettra notamment de réaliser des économies de l’ordre de 30 à 50 M€ par an sur le traitement de la pollution aux nitrates des nappes phréatiques.

Au regard du potentiel de la filière et de ses effets positifs sur l’environnement et sur l’économie, Primagaz, InVivo et Cryo Pur souhaitent que l’Etat définisse dans les meilleurs délais, conformément aux orientations du projet de loi d’orientation des mobilités qui va être examiné par le Parlement dans les prochaines semaines, un mécanisme de soutien dédié au bio-GNL carburant. Ce mécanisme doit prendre la forme d’un complément de rémunération alloué projet par projet pour favoriser le développement des premières unités de production de bio-GNL. Une telle approche par projet permettra aux pouvoirs publics de disposer d’un retour d’expérience technique, économique et environnemental avant la généralisation du mécanisme.

Télécharger l’étude d’Enéa Consulting


Bioénergies International



2019/03/12

 

Pour la première fois en France, les principaux acteurs du monde de l’énergie et du bois (CIBE, AMORCE, FEDENE, FNCCR, Propellet et SER), organisent le jeudi 23 mai 2019 à Paris une « journée bois-énergie »  dédiée à cette énergie majeure et pourtour méconnue qui représente plus de 40% de la production primaire d’énergie renouvelables.

Cette manifestation, destinée aux responsables politiques, institutionnels, parlementaires, journalistes, parties prenantes et porteurs de projets, sera l’occasion de répondre aux interrogations et de débattre des enjeux liés au développement du bois-énergie, indispensable pour atteindre les objectifs de la Programmation Pluriannuelle de l’Energie, notamment ceux de production de chaleur renouvelable.

  • Le bois-énergie : bilan, perspectives et ambitions
  • Quelles ressources disponibles ?
  • Quels impacts sur l’environnement ?
  • Quels atouts pour nos territoires ?

RESERVEZ LA DATE DU 23 MAI !

Programme et ouverture des inscriptions le 15 avril 2019.

À suivre sur Twitter #BOISENERGIE

La Journée bois-énergie est un évènement de la Semaine de la chaleur renouvelable.
Organisée en partenariat avec CNPF, EFF, FBR, FCBA, FNB, FNCOFOR, FNEDT, FRANSYLVA, GCF et ONF, regroupant ainsi les principales associations professionnelles et syndicats du monde de l’énergie et du bois.


Bioénergies International



2019/03/11

Forêt exploitée durablement, photo Frédéric Douard

En juin 2018, la Commission européenne, le Parlement et le Conseil ont conclu un accord renforçant la position de l’Europe en tant que leader mondial de la lutte contre le changement climatique au cours de la prochaine décennie. Cette position durement acquise, la nouvelle directive sur les énergies renouvelables (RED II) est maintenant menacée par un dernier effort des lobbies pour paralyser la législation avant même qu’elle ne soit mise en œuvre. Il s’agit d’une évolution regrettable à un moment où l’UE est sur le point de faire progresser ses objectifs climatiques les plus ambitieux de tous les temps.

En tant qu’outil législatif central, RED II établit une politique globale pour la production et la promotion de l’énergie à partir de sources renouvelables dans l’UE. Elle a été adoptée après des années de consultations des parties prenantes, de débats scientifiques et de collecte de preuves. Toutes les opinions et les objections ont été prises en compte au cours de ce processus nécessaire et exhaustif. Après d’intenses négociations entre États membres, un accord démocratique a finalement été élaboré sur la base des arguments les plus solides et des données scientifiques les plus crédibles. Il a produit l’un des ensembles de critères de durabilité les plus stricts en matière de biomasse solide jamais promulgués par une institution politique.

Bien que l’énergie éolienne et solaire ait énormément contribué à la réduction des émissions de carbone et aux objectifs d’émission de gaz dans RED I, la biomasse durable reste de très loin la première source d’énergie renouvelable de l’Union européenne, avec actuellement et dans les projections une contribution de plus de 60% !

Parallèlement, la nouvelle directive a établi avec succès les premiers critères de durabilité européens pour la biomasse solide, garantissant que la biomasse est produite de manière durable, quelle que soit son origine géographique. Concrètement, cela signifie que les producteurs de bioénergie doivent prouver qu’ils utilisent la biomasse de forêts gérées de manière durable, en maintenant un puits de carbone et en réalisant des économies considérables en termes d’émission de gaz à effet de serre par rapport aux combustibles fossiles. Il est important de noter que les critères de durabilité de RED II ont été adoptés à l’issue de vastes consultations menées par des groupes de l’industrie et des groupes environnementaux et sur la base de preuves scientifiques, tout en gardant un œil sur la réalité.

D’autre part, la biomasse provenant de forêts d’Europe et des États-Unis est déjà soumise à un large éventail de législations environnementales, tant au niveau de l’UE que des États. Dans ce cadre juridique existant, les stocks de bioénergie et de carbone dans ces forêts augmentent ensemble, comme le montrent sans équivoque les données fournies par la CEE, Eurostat et l’USDA. De plus, la superficie des forêts européennes augmente chaque minute de la taille d’un terrain de football, ce qui ajoute au potentiel de puits de carbone des prochaines décennies.

En appui de tout cela, les producteurs de biomasse ont prouvé depuis plus de 10 ans qu’une combinaison de pratiques forestières modernes, de dynamiques de marché et de programmes de certification spécialisés permettait d’équilibrer les besoins de l’environnement tout en répondant au besoin croissant de la société en énergie décarbonée. Les critères de durabilité nouvellement adoptés dans RED II apporteront des garanties supplémentaires pour maintenir cette relation symbiotique en place.

La phase la plus critique de la mise en œuvre de RED II commence donc maintenant. La Commission européenne doit fournir des orientations pour permettre la clarté au cours de cette phase, les États membres doivent transposer la directive en droit national et les opérateurs économiques doivent mettre en œuvre les critères.

Il y a beaucoup en jeu ici et nous exhortons donc les décideurs et les responsables de la mise en œuvre à ne pas se laisser distraire par des revendications de court terme émanant de sources mal informées. Perdre la bioénergie durable mettrait en péril la capacité de l’UE à respecter les nouveaux objectifs de RED II et ses engagements en vertu de l’Accord de Paris ; cela mettrait en péril des années de travail qui ont propulsé l’UE en tant que chef de file de la lutte contre le changement climatique.

Jean-Marc Jossart, secrétaire général de Bioenergy Europe
Seth Ginther, directeur exécutif à la US Industrial Pellet Association

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Bioénergies International



2019/02/19

Si le stockage de l'énergie électrique est un sujet majeur de la transition énergétique, celui du stockage thermique l'est sans doute tout autant. L'objectif est de récupérer et valoriser des sources de chaleur fatale dans les industries, qui ne sont pas forcément utilisables dans l'immédiat. Il faut en passer par le stockage. Un stockage thermique massif peut s'avérer judicieux pour densifier de la puissance calorifique de petites unités de combustion ou de gazéification de biomasse, ou servir simplement à lisser une production de chaleur.

Pour tous ces usages, il n'y a pas beaucoup de solutions qui puissent répondre à la fois en termes de capacité de stockage, de puissance de restitution et de coût. C'est en cela que le projet industriel que mène depuis quelques années EcoTechCeram est particulièrement pertinent. Cette startup a développé l'Ecostock, un accumulateur qui stocke la chaleur dans des matériaux minéraux, eux-mêmes co-produits industriels (des cendres de centrales thermiques ou de biomasse, des mâchefers, des laitiers d'aciérie etc.). D'où un coût atténué par rapport à des solutions mettant en œuvre par exemple des céramiques.

La technologie repose aussi sur une expertise de la circulation des fluides caloporteurs et le pilotage des échanges thermiques au sein de cette masse de matériaux. Elle est aujourd'hui totalement mature pour le marché industriel et EcoTechCeram a déjà plusieurs projets en cours. Un premier projet est en cours chez un industriel de la céramique pour récupérer et valoriser la chaleur fatale des fumées du four de cuisson. Le système sera complété par l'installation de panneaux photovoltaïques destinés à l'auto-consommation. Un autre projet, programmé de longue date, se fera également avec Arcelor Mittal, tandis qu'EcoStock continuera avec une unité "modèle" de travailler sur toutes les configurations d'installation.

Cécile Clicquot de Mentque


Actu-Environnement



2019/02/08

Les bioénergies désignent l’énergie issue de la biomasse transformée en électricité mais également en chaleur, en gaz ou en carburant.

La bioénergie moderne à haute efficacité recourt à des solides, des liquides et des gaz plus commodes comme vecteurs d’énergie secondaire en vue de produire de la chaleur, de l’électricité, de la chaleur et de l’électricité combinées (on parle de cogénération) et des biocarburant pour divers secteurs. Les biocombustibles liquides comprennent l’éthanol et le biogazole, qui servent aux transports routiers dans le monde entier et à certains secteurs industriels.

Les gaz dérivés de la biomasse – et surtout le méthane – émanant de la digestion anaérobie de résidus agricoles et de déchets urbains solides servent à produire de l’électricité, de la chaleur ou les deux.

L’apport le plus important à ces services énergétiques est fondé sur des combustibles solides tels que les copeaux, les granulés, le bois de récupération et autres produits. Le chauffage inclut le chauffage des espaces et de l’eau, comme dans les systèmes de chauffage urbain.

La bioénergie puise son combustible dans les cultures énergétiques, les résidus issus des forêts, de l’agriculture et de l’élevage, ainsi que les biocarburants dits de deuxième génération.

La bioénergie est intégrée de façon complexe dans les systèmes mondiaux de biomasse servant à la production de denrées alimentaires, de fourrage, de fibres et de produits forestiers et dans la gestion de déchets et de résidus.

On appelle également "houille verte" l'énergie en provenance des végétaux.Celle-ci est renouvelable puisque les plantes repoussent pratiquement sans cesse grâce à l'énergie solaire et au processus de photosynthèse :

Anabolisme : n [CO2 + H2O] + énergie -> n (CH2On)
Catabolisme : [CH2O]n + nO2 -> n[CO2 + H2O] + dégagement d'énergie

On regroupe les termes d'anabolisme et de catabolisme sous le nom de métabolisme.

Ainsi, la photosynthèse absorbe du gaz carbonique, consomme de l'eau et rejette de l'oxygène.
L'avantage est que le soleil intermittent est ici stocké dans la masse végétale. Mais c'est une énergie à faible densité énergétique, de plus l'humidité contenue dans la biomasse la réduit d'où un rendement énergétique très faible. Et c'est une grande consommatrice d'espace et d'eau.

On distingue deux types de biomasse : la biomasse solide (bois, paille...) et la biomasse à haute efficacité.

La biomasse traditionnelle comme source d'énergie

Il s'agit à faible efficacité telle que le bois, la paille, les déjections animales et le fumier est utilisée pour la cuisson des aliments, l’éclairage et le chauffage, en général par les populations pauvres des pays en développement. Cette biomasse est surtout brûlée, ce qui a des incidences très néfastes sur la santé et les conditions de vie. Le charbon de bois devient de plus en plus un vecteur d’énergie secondaire dans les zones rurales, avec des possibilités de création de chaînes productives.

La bioénergie joue un rôle intime et essentiel dans la vie quotidienne de milliards d’habitants des pays en développement.

Le bois, consituant de la biomasse, fût le premier combustible utilisé par l'Homme et vu que son bilan carbone est nul (il émet lors de sa combustion autant de Co2 qu'il en a emmagasiné durant sa croissance), il reste sans doute l'une des meilleures sources d'énergie pour se chauffer notamment.

La bioénergie comme source d'électricité

Cette production électrique présente l’avantage d’être issue d’une ressource primaire locale. Produite à partir de matières facilement stockables, elle permet une production prévisible, disponible et modulable, ce qui facilite son insertion sur le réseau électrique et permet le soutien de celui-ci. Elle ne dépend pas des conditions météorologiques, même si la disponibilité du combustible peut connaître des fluctuations saisonnières.

Les ressources biomasse utilisées directement ou indirectement pour la production d’électricité peuvent être classées en plusieurs catégories selon leur origine :

  • Le bois-énergie (plaquettes forestières et connexes de l’exploitation forestière dans leur ensemble, broyats de bois d’emballage, broyat de bois usagés, granulés, plaquettes bocagères...)
  • Les sous-produits de l’industrie tels que les boues issues de la pâte à papier et les déchets des industries agroalimentaires (marc de café, de raisin...)
  • Les produits issus de l’agriculture (céréales, oléagineux), résidus tels que la paille, la bagasse, etc.
  • Les déchets ménagers et industriels ou en provenance de l’agriculture (effluents, etc..

En France, la forêt, dont la surface augmente régulièrement et représente la première forêt d'Europe occidentale, représente de loin le principal gisement pour la biomasse solide. L'exploitation de la forêt fournit du bois-énergie qui est utilisé par les ménages dans les cheminées individuelles, dans des chaufferies collectives pour le chauffage urbain, pour l'industrie et l'agriculture.


Notre-planete.info



2019/02/07

Parc de production électrique renouvelable en France au 31 décembre 2018. Source Panorama de l’électricité renouvelable en 2018.

Le Panorama de l’électricité renouvelable au 31 décembre 2018, élaboré chaque trimestre par RTE, le Syndicat des énergies renouvelables, Enedis, l’Association des distributeurs d’électricité en France et Opérateurs de Réseaux d’Energie, montre que les énergies renouvelables ont participé à hauteur de 22,7 % à la couverture de la consommation d’électricité en France au cours de l’année 2018, un chiffre en hausse par rapport à l’année dernière (18,5 % en 2017). Cette montée en puissance est portée par une hausse de la production de toutes les filières des énergies renouvelables, même si la répartition des efforts en direction des différentes filières est très inégale, voire hypertrophiée.

La puissance totale du parc électrique EnR – hydroélectricité, éolien, solaire photovoltaïque, et bioénergies confondus – s’élève, fin 2018, à 51 171 MW, dont 2 494 MW raccordés en 2018. La progression du parc de production d’électricité renouvelable a été de 943 MW au quatrième trimestre 2018, les filières éolienne et solaire représentant la quasi-totalité de la puissance raccordée et croissant respectivement de 780 MW et 143 MW.

Evolution de la puissance installée en bioélectricité en France : des raccordements en forte baisse. Source Panorama de l’électricité renouvelable en 2018. Cliquer sur le graphique pour l’agrandir.

La bioélectricité, une filière qui a apparemment trop d’avantages …

La filière des bioénergies électriques (dans laquelle est comptabilisée la valorisation énergétique des ordures ménagères résiduelles), n’atteint quant à elle qu’une puissance installée de 2 026 MW avec 74 MW de nouvelles capacités, dont 16 MW raccordés sur le dernier trimestre 2018. Sa production s’est élevée à 7,5 TWh sur l’année 2018 (9,7 TWh en incluant la part non renouvelable des OMR qui représente conventionnellement  50% de leur tonnage), en hausse de 3,2 % par rapport à 2017. Cette production est à mettre en parallèle avec la production électrique renouvelable totale en 2018 : 108,7 TWh. Avec 3,9 % de la puissance installée, le parc des bioénergies assure néanmoins 6,9 % de la production renouvelable et démontre ainsi une disponibilité deux fois supérieure que celle des autres filières, une qualité fort utile, mais curieusement non recherchée par les pouvoirs publics français depuis des décennies, alors que le pays ne consomme, toutes applications confondues, que 50% de la biomasse non alimentaire qui pousse sur son sol, et que toutes les autres énergies renouvelables (hormis la géothermie) sont tributaires de la météorologie !

Répartition de la production de bioélectricité par combustibles au quatrième trimestre 2018 en France. Source Panorama de l’électricité renouvelable en 2018

… et qui risquerait de rendre inutile le renouvellement de nombreuses centrales fonctionnant en base

La filière bioénergie ne couvre ainsi 1,6 % de l’électricité consommée en 2018 en France, ce qui est bien peu au regard du formidable potentiel de cette filière et de l’immense avantage qu’elle présente par rapport au solaire et à l’éolien : elle est stockable et n’est pas intermittente  ! Pour faire plus, dans la filière bois-énergie notamment, il faudrait systématiser la cogénération partout où l’on fait de la chaleur de manière centralisée, comme le font si bien les scandinaves. Ce système, où la production électrique est subordonnée à la production de chaleur, aurait de plus l’avantage d’une meilleure performance énergétique puisque qu’on ne produirait de l’électricité que lorsque l’on aurait besoin de chaleur, évitant ainsi la dissipation de chaleur pratiquée actuellement, partiellement ou totalement, dans presque toutes les centrales électriques françaises. Malheureusement le projet de PPE 2019-2023 n’a rien prévu de très ambitieux ni de très approprié en la matière … cela sentirait-il le gros conflit d’intérêts avec une autre énergie fonctionnant aussi en base et qui peine aujourd’hui à susciter l’enthousiasme pour son renouvellement … il suffit de lire le projet de PPE 2019-2023 pour s’en persuader !

A l’heure de la transition énergétique, de l’urgence climatique et de la grande question sur le stockage de l’électricité renouvelable, la production de bioélectricité, stockable et non intermittente, stagne étonnement en France. Source Panorama de l’électricité renouvelable en 2018. Cliquer sur le diagramme pour l’agrandir.

Concernant la cogénération au biogaz, qui peine aussi à prendre son envol pour les mêmes raisons que le bois, le groupe de travail national sur la filière, lancé en février 2018, a identifié des mesures de dynamisation, à court et moyen termes, parmi lesquelles la création d’un complément de rémunération pour les installations de méthanisation dont la puissance est comprise entre 500 kW et 1 MW et la suppression du système d’appel d’offres. Ces mesures devraient être mises en oeuvre courant 2019.

Livraison de bois à la centrale bioélectrique de Felletin en 2013 et abandonnée sans tarif d’achat et donc à la faillite en 2014 par l’Etat, photo Frédéric Douard

Parallèlement, afin de répondre aux objectifs de la transition énergétique de porter à 40 % la part des énergies renouvelables dans le mix électrique en 2030, les réseaux de transport et de distribution continuent d’évoluer pour permettre l’intégration de la production d’électricité renouvelable, tout en garantissant la sécurité et la sûreté du système électrique, ainsi que la qualité d’alimentation des consommateurs.

Télécharger le Panorama de l’électricité renouvelable au 31 décembre 2018


Bioénergies International



2019/01/27

La ville d’Angers et sa centrale biomasse, photo Frédéric Douard

Le présent appel d’offres porte sur la réalisation et l’exploitation d’installations de production d’électricité à partir de biomasse. Celui-ci est la troisième période du cinquième appel d’offre de la CRE. Comme pour les précédentes périodes, celui-ci porte sur une puissance appelée de 60 MWé. Cette puissance est répartie en deux familles : la famille bois-énergie pour 50MWé et la famille méthanisation pour 10 MWé.

Date limite de dépôt des offres pour la troisième période : 11 avril 2019 à 14h

Conditions de participation et spécifications :


Bioénergies International



2019/01/26

Abatteuse John DEERE 14 70 D des Ets Fichaux Energie Bois à Bayenghem-les-Seninghem dans le Pas-de-Calais, photo Alexandre Fichaux

Le développement du bois-énergie conduit à une évolution du parc d’engins dédiés à la récolte de bois-énergie (têtes multi-brins, à disque ou à cisaille …). Une enquête a été menée par le FCBA afin de compléter et d’améliorer la connaissance de ce parc d’engins spécifiques (caractéristiques, fonctionnement, difficultés rencontrées…), au niveau national (France métropolitaine).

L’enquête a été effectuée sur la base d’entretiens téléphoniques, au premier semestre 2018. Les entreprises contactées ont été identifiées grâce aux précédentes enquêtes menées par FCBA, souvent à un niveau régional, éventuellement complétées des coordonnées d’entreprises non recensées indiquées par les autres entreprises contactées.

Les informations récoltées (nombre et caractéristiques des engins présents dans l’entreprise, âge, mode d’achat, fonctionnement…) sont complétées pour 15 entreprises par des questions sur les avantages, inconvénients, avis sur le matériel et son utilisation, l’expérience avec d’autres engins, etc….

>> Télécharger la synthèse de l’enquête du FCBA


Bioénergies International



2019/01/15

Contrairement à l’électricité française, pour laquelle nous pouvons accéder à de nombreuses informations dont les données de production et consommation en temps réel par filière, la chaleur est encore peu qualifiée et quantifiée. Pourtant, de nombreux acteurs se mobilisent pour fournir des données sur ces systèmes. Ainsi, Via Sèva, association française qui promeut les réseaux de chaleur, avec le soutien financier de l’ADEME, vient de publier la cartographie interactive des réseaux de chaleur français. Pour la 1ère fois, il est possible d’accéder au tracé des réseaux, ainsi qu’à leurs informations principales partout en France !

J’habite à Mende, je peux zoomer sur ma ville et voir où passe le réseau et quels sont ses caractéristiques :

Plus de 530 réseaux référencés sur le site et 350 tracés numérisés.

L’étude Cerema-DREAL (2016-2018) sur le potentiel de développement des réseaux de chaleur/froid en Auvergne-Rhône-Alpes (261 réseaux recensés et qualifiés et 96 tracés numérisés) a permis d’enrichir cette cartographiepour la région AURA .

Voir également


Réseaux de chaleur



2019/01/10

Un article de Propellet France sur la base du rapport annuel de Bioenergy Europe

Stockage à plat à l’usine de granulés de bois de Falun en Suède, photo Frédéric Douard

Le marché du granulé Européen en 2017 a retrouvé ses couleurs après quelques années contrastées. Même si la croissance de la production du granulé en Europe a légèrement ralenti, il y a toutefois des marchés très prometteurs comme en France, en Espagne ou en Pologne. Le marché mondial reste soutenu avec de nouveaux venus. Les conditions météorologiques et l’augmentation du prix du fioul ont apporté un nouveau dynamisme au marché résidentiel.

Après une période plutôt calme le marché industriel en Europe a repris grâce notamment au Danemark et au Royaume-Uni. Le dynamisme de ces marchés vient néanmoins poser quelques questions sur une possible tension.

La production mondiale

La production mondiale a rebondi après une année 2016 contrastée. Elle a augmenté de 11%, en dehors du marché de l’union Européenne qui n’avait pas été exceptionnel en 2016, et a atteint 32 millions de tonnes en 2017. La croissance a été particulièrement forte sur certains marchés notamment en Amérique du Sud et en Asie du Sud Est, accentuée respectivement par le Brésil et le Chili et par le Vietnam et la Malaisie. En Amérique du Nord, la production a été moyenne, malgré une hausse des Etats-Unis. Le Canada a connu une baisse de la production, mais il reste néanmoins le deuxième producteur mondial.

Carte mondiale du marché des granulés de bois et flux commerciaux en 2017, source Bioenergy Europe 2018 statistical report

La consommation mondiale

La consommation de granulé a continué sa courbe de progression en 2017 atteignant les 31,4 millions de tonnes soit 13% de plus qu’en 2016. La consommation de granulé industrielle a augmenté (2 millions de tonnes) plus vite que la consommation résidentielle (1,5 millions de tonnes). Cinq pays ont représenté 74% de l’augmentation (Corée, Danemark, Royaume-Uni, France et Italie). L’union Européenne reste le plus grand consommateur de granulés avec une hausse de plus de 24 millions de tonnes en 2017. Le Danemark et le Royaume-Uni continuent leur forte progression avec des projets de nouvelles centrales de biomasse. En dehors de l’Europe, la croissance la plus significative de la consommation s’est produite en Corée du Sud et au Japon.

La production en Europe

L’Europe a enregistré une croissance forte de 8% soit 18,4 millions de tonnes de production en 2017. Après une année décevante en 2016, la production a connu un nouveau record en 2017. Excepté les pays Baltes qui ont rencontré des problèmes météorologiques (inondations et hiver tardif), ce qui a eu pour impact une augmentation du prix des matières premières, les grands producteurs Européens que sont l’Allemagne, la Russie, la France, l’Autriche, et tous les Balkans ont connu une croissance solide.

Carte de la production européenne de granulés de bois en 2017, source Bioenergy Europe 2018 statistical report

La consommation en Europe

En 2017, la consommation européenne de granulé a connu une augmentation impressionnante de 2,5 de millions de tonnes. Cette demande a surtout augmenté sur les marchés industriels notamment accentuées par la demande du Royaume-Uni et du Danemark. La France a connu une forte demande alors que l’Italie, qui est un marché leader, est restée stable. En dépit du développement rapide du marché, les prix n’ont pas augmenté.

Pour en savoir plus :


Bioénergies International



2019/01/10

Capacités nucléaires françaises en GW dans la trajectoire de référence, source ADEME 2018

L’ADEME a publié en décembre 2018 un document qui fera date. “En 2015, l’agence avait produit une étude sur la faisabilité technico-économique d’un mix électrique 100 % renouvelable en 2050. Cette étude à caractère technique ne prétendait en rien définir une trajectoire souhaitable du mix électrique, mais avait permis de bousculer certaines idées reçues sur la faisabilité ou le coût d’un mix électrique fortement renouvelable. Aujourd’hui, capitalisant sur les nombreux travaux prospectifs réalisés sur la transition énergétique, par de multiples acteurs, l’ADEME présente une étude portant sur différentes trajectoires d’évolution du mix électrique. Le parti pris dans cet exercice était de rester strictement sur une logique d’optimisation économique : il s’agissait d’évaluer les trajectoires qui coûteront le moins cher pour la collectivité.

En effet, l’aspect économique, s’il n’est qu’un des nombreux enjeux de la transition énergétique, qui doit prendre en compte également les aspects industriels, sociaux, environnementaux, joue un rôle particulier, car les choix politiques ne peuvent faire l’impasse sur l’évaluation de leur efficience d’un point de vue coût/bénéfice. Il est donc incontournable d’évaluer le coût des futurs énergétiques que nous envisageons. C’est ce qu’a cherché à appréhender cette étude, en se limitant au système électrique.

Les résultats permettent par exemple de comparer des choix politiques en évaluant le surcoût de l’un par rapport à l’autre. Les résultats montrent également tout le potentiel du système électrique français, déjà l’un des plus décarboné d’Europe : les trajectoires les plus économiques poursuivent la décarbonation du mix énergétique en s’appuyant sur un développement fort des énergies renouvelables et une prolongation mesurée du parc nucléaire pour modérer le coût de cette transition.

Pour la première fois, une étude sur le mix électrique français porte jusqu’à l’horizon 2060. Si les résultats obtenus restent cohérents pour la période 2020-2035 avec ceux publiés en 2017-2018 par RTE, la prise en compte de cet horizon de très long terme apporte un éclairage nouveau : en effet, pour optimiser les choix à faire dans les quinze prochaines années, il est utile de se projeter jusqu’en 2060, afin de prendre en compte la durée de vie des investissements dans les moyens de production ! Il ne s’agit pas de prétendre décider une fois pour toutes les choix d’investissements pour les quarante prochaines années, mais bien de s’assurer qu’un choix fait aujourd’hui ne va pas faire peser des coûts indus à nos enfants et petits enfants quelques dizaines d’années plus tard.

Arnaud LEROY, président du Conseil d’administration de l’ADEME, photo ADEME

Cette étude ne dit bien sûr rien des autres considérations d’ordre social, industriel ou environnemental qui pourraient infléchir les choix politiques. Cependant, la plupart des trajectoires que dessine cette optimisation économique proposent une transition qui devrait avoir un impact très positif sur les territoires et représenter une opportunité de valoriser des ressources locales, avec autant de retombées en emplois, économiques et fiscales pour les collectivités. Grâce à la visibilité apportée par ce type de travaux, il devient possible d’accompagner la transition sociale sur le terrain dans la durée, aussi bien sur les emplois que sur la gestion des compétences professionnelles”, telle est l’introduction de la synthèse de cette étude signée par Arnaud LEROY, président du Conseil d’administration de l’ADEME.

Parmi les enseignements majeurs de cette étude, pour des niveaux de demande compris entre 430 TWh et 600 TWh, l’optimisation économique de l’évolution du système électrique français conduit à une part d’EnR de 85 % en moyenne en 2050, et de plus de 95 % en 2060, dans l’ensemble des cas, hormis ceux avec déploiement volontariste d’EPR.

Concernant la filière électrique nucléaire, l’étude met en évidence que d’un point de vue économique, le développement d’une filière nucléaire de nouvelle génération ne serait pas compétitif pour le système électrique français. La construction d’un EPR en 2030 nécessiterait 4 à 6 Mds€ de soutien public. À plus long terme, le surcoût de développement d’une filière industrielle EPR (24 GW en 2060) serait au minimum de 39 Mds€ pour la nation.

Sur la question du prolongement d’une partie du parc nucléaire historique, l’objectif de 50 % de nucléaire entre 2030 et 2035, permettrait une transition efficiente d’un point de vue économique et climatique. Pour les scénarios étudiés, une fermeture de 30 % des réacteurs à l’âge de 40 ans, puis à nouveau de 30 % des réacteurs restants à 50 ans est possible avec un coût nul pour la France sur la période 2030-2044. La fermeture systématique des centrales nucléaires à 50 ans génère des coûts supplémentaires lorsque la capacité nucléaire totale passe en deçà de 30 GW.

Ainsi, dans tous les trajectoires d’évolution économiquement crédibles étudiées, la filière nucléaire française aura disparu en 2055, tout juste 100 ans après son démarrage : quel soulagement que d’envisager enfin, grâce aux renouvelables, la disparition à moyen terme de cette épée de Damoclès technologique qui menace le pays et ses voisins depuis 60 ans. Enfin une vision raisonnable, rationnelle, chiffrée sans masque, non partisane et non guerrière de l’énergie !

Téléchargements :


Bioénergies International



2019/01/09

Les boues d'épuration trouvent une seconde vie sur le site industriel du Roussillon en Isère. La startup Cleef System a industrialisé la production d'un combustible alternatif selon un principe proche de celui de la fabrication des churros.

L'idée de faire frire des boues d'épuration dans des huiles ou déchets graisseux, pour produire des pellets combustibles à très haut pouvoir calorifique (PCI) est une voie de valorisation imaginée depuis début 2010. Mais il aura fallu quelques années de R&D pour faire sauter les verrous techniques et économiques permettant de mettre en œuvre industriellement cette idée qui permet de co-valoriser deux déchets en produisant un biocombustible au bilan carbone favorable, du fait de l'origine organique des deux flux.

C'est désormais chose faite avec le démonstrateur développé par Cleef System. Celui-ci tourne depuis plusieurs mois sur le site industriel de Roussillon en Isère à l'échelle significative de 200 kg/h (soit 1.000 t/an de boues ou une station de 15.000 EH). "Nous venons notamment de finir avec succès une campagne de tests en continu où l'installation tourne jour et nuit sur cinq jours", explique Nicolas Secondi, ingénieur développement et associé de l'entreprise. Une étape essentielle qui permet de cibler maintenant un déploiement commercial à une échelle supérieure. "Nous visons pour être économiquement pertinent des unités capables de traiter 1t/h de boues sur ce rythme continu hebdomadaire", précise-t-on chez Cleef System. Soit un marché cible de stations d'épuration (urbaines ou industrielles) de 70.000 à 100.000 EH, même si ce dimensionnement pourra être revu à la baisse sur certaines niches de boues.

Ces mois d'avancée industrielle ont aussi permis de valider en parallèle quelques autres points, en particulier la possibilité d'utiliser des huiles minérales pour réaliser la "friture" et le développement d'un système simple de purification des graisses pour les mettre en œuvre dans le procédé.

Une nouvelle voie pour la valorisation des boues

La fiabilité industrielle du procédé Cleef System est en tous cas démontrée. Le fort PCI du "pellet" obtenu (entre 6,5 et 7,5 kWh/kg), mais surtout sa stabilité (non explosif, sans odeur, hygiénisé...) en font un combustible alternatif bas-carbone de choix pour des chaudières industrielles. Notons cependant que les chaudières devront être autorisées à brûler du déchet, associé à un traitement des fumées adapté, car le produit final garde pour l'instant son statut de déchet.

Les éléments de l'équilibre économique sont aussi bien cernés car l'idée est à la fois de valoriser prioritairement des déchets huileux ou graisseux de faible valeur marchande (qui n'ont pas ou prou de voies de valorisation) et de lever une contrainte grandissante sur le devenir des boues (moins d'épandage possible, logistique coûteuse et polluante du transport des boues à fort taux d'eau…), et tout ça dans un procédé au bilan énergétique le plus optimisé possible. Ce nouveau biocombustible a ainsi une valeur énergétique huit fois supérieure à l'énergie nécessaire à sa production, et des pistes d'amélioration sont à l'étude autour de la valorisation de la chaleur fatale des vapeurs émises à la friture. Ce qui devrait rendre cette nouvelle filière d'écologie industrielle et circulaire encore plus attractive au plan économique.

Cécile Clicquot de Mentque


Actu-Environnement



2019/01/05

Récolte de CIVE, image Arfvalis-Infos.fr

Des espèces ou associations d’espèces peuvent aujourd’hui entrer dans le champ d’approvisionnement des méthaniseurs. Leur conduite doit répondre à deux objectifs : ne pas gêner le potentiel de production des cultures alimentaires de la rotation et viser un rendement suffisant pour leur rentabilité.

Voir le reportage réalisé par Arvalis-Infos.fr

 

Une émission de Arvalis TV


Bioénergies International



2018/12/21

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La filière des réseaux de chaleur et de froid a récemment fait l’objet de deux actualités : la présentation de la nouvelle Programmation pluriannuelle de l’énergie et l’annonce de la hausse du Fonds chaleur de l’Ademe.

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Après une décennie d’existence, les acteurs de la chaleur et du froid renouvelable reconnaissent que les projets les plus faciles ont été réalisés. Entre 2009 et 2017, 829 projets aidés, de réseaux de chaleur ont vu le jour.

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Aujourd’hui, l’enjeu consiste à mobiliser le potentiel des territoires non équipés. Ce constat, largement partagé, fera place dès avril 2019 à une nouvelle dynamique. Le Cerema, en partenariat avec l’Ademe interviendra auprès des collectivités afin de leur proposer un accompagnement quant à leur stratégie énergie-climat. Sur ces territoires de plus de 10 000 habitants, le Cerema réalisera une étude d’opportunité de développement de réseaux de chaleur.

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Objectif : sensibiliser les élus locaux au potentiel d’énergies renouvelables et de récupération sur leur territoire.

Pour plus d’informations :

Article de presse – La Gazette des Communes


Réseaux de chaleur



2018/12/20

Editorial du Bioénergie International n°58 de décembre 2018

La centrale de Falun en Suède avec des deux chaufferies et le ballon d’accumulation d’eau de son réseau de chaleur, photo Frédéric Douard

Une étude publiée en novembre 2018 par le Dr. André P.C. Faaij de l’Université de Groningue aux Pays-Bas, compilant toutes les études réalisées jusqu’ici dans l’UE, montre que la quantité de biomasse disponible en Europe pour la bioénergie pourrait être multipliée par trois dans des limites environnementales durables et à un coût raisonnable.

L’accord de Paris s’est fixé l’objectif de maintenir le réchauffement climatique en dessous de + 2 ° C. Les énergies renouvelables peuvent contribuer à réduire le niveau de CO2 et la bioénergie à elle-seule représente 62% de ce bouquet. La bioénergie est donc incontestablement l’un des principaux les moteurs de la transition vers une économie équilibrée en CO2. Polyvalente, stockable et flexible, la bioénergie peut aider à réduire considérablement les émissions de carbone dans tous les secteurs des transports, du chauffage, du froid et de la production d’électricité.

La biomasse agricole joue un rôle central dans l’étude qui a été menée par le professeur Faaij. Pour exploiter pleinement ce potentiel d’ici 2050, la contribution énergétique de la biomasse agricole devra augmenter de manière significative et devenir au moins aussi importante que celle de la biomasse forestière.

Les études existantes ont calculé que le stock potentiellement disponible en biomasse pour l’énergie pourrait être compris entre 169 et 737 Mtep/anen Europe à partir de 2050. L’étude conclut à un potentiel moyen de 406 Mtep/an, soit 25% du total consommation d’énergie dans l’UE-28 en 2016, en tenant compte des contraintes environnementales et économiques. Cela signifie que par rapport aux 140,3 Mtep déjà utilisées en 2016, ce potentiel permettait de tripler la quantité de bioénergie dans le bouquet énergétique de l’UE-28 en 2050.

Jean-Marc Jossart, photo Bioenergy Europe

De plus, l’étude s’est concentrée sur la biomasse disponible dans en Europe, c’est à dire sans envisager d’importations supplémentaires, ceci reflétant la réalité actuelle : 95% de bioénergie consommée en Europe proviennent de l’intérieur des frontières de l’UE ! Ainsi, la bioénergie non seulement permet la transition énergétique, mais en plus elle garantit aussi l’indépendance énergétique et la création d’emplois locaux dans l’UE.

Sur les base des conclusions de cette étude, Bioenergy Europe appelle les parties à l’accord de Paris à mettre l’accent sur un déploiement beaucoup plus ambitieux des bioénergies et de la bioéconomie en général.

Jean-Marc Jossart, secrétaire général de Bioenergy Europe

Pour en savoir plus :


Bioénergies International



2018/12/17

La programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) fixe les priorités d’action des pouvoirs publics pour atteindre les objectifs fixés par la loi de transition énergétique pour la croissance verte de 2015 et viser la neutralité carbone en 2050. Elle détaille des objectifs chiffrés à 2023, 2028, 2030 et 2035. Le projet complet, publié le 25 janvier est soumis à avis de l'autorité environnemental, puis à la consultation du public, pour l'élaboration d'un décret final signé par le ministre de la transition écologique et solidaire. Comparé à la version présentée en novembre 2018, on note un recul des objectifs pour le biogaz et des répercussions sociales attendues.

Objectifs 2028 et moyens pour la période 2024 - 2028

Rappels des objectifs de consommation finale pour les énergies renouvelables prévus dans la Loi 2015:

Nucléaire :
Objectifs

  • 50% de nucléaire en 2035
    Moyens :
  • 4 à 6 réacteurs fermés d'ici à 2028

La nouvelle trajectoire du mix électrique :

Efficacité énergétique :

Objectifs

  • 14% de consommation énergétique en moins en 2028 par rapport à 2012 (7% en 2023)

Moyens

  • Fixer le prix de la tonne de CO2 à 86 euros en 2022 (contribution énergie climat ou taxe carbone), contre 7 euros en 2014, 30,50 euros en 2017 et 44,60 euros en 2018 (une trajectoire freinée par un moratoire et dont la suite reste à définir)
  • Remanier le dispositif des certificats d’économie d’énergie en 2020
  • 2,5 millions de logements rénovés

Energies fossiles :

Objectifs

  • - 35% de consommation primaire d’énergies fossiles en 2028 par rapport à 2012 (- 20 % en 2023) pour passer de 1 412 à 949 TWh
  • - 80 % de charbon (27 TWh en 2028) - 35 % de produits pétroliers (565 TWh en 2028)
  • - 19 % de gaz naturel (349 TWh en 2028)

Moyens

  • Porter à 348 TWh la part des biocarburants en limitant à 7 % ceux de première génération
  • Atteindre 3,8 % de biocarburants avancés (à partir de déchets organiques et de résidus industriels) dans l’essence et 3,2 % dans le gazole
  • 1 million de primes à la conversion d'ici à 2023
  • Réduire de 75 % la consommation de charbon dans l’industrie (procédés moins émetteurs de Co2 dans la sidérurgie, substitution)
  • Fermer 5 tranches à charbon d’ici à 2022
  • Interdire la construction de nouvelles centrales électriques à base d'énergie fossiles (hors Landivisiau)
  • Remplacer 1 million de chaudières au fioul (sur un parc de 3,5 millions) et 10 000 chauffages au charbon en 2023 avec une prime à la conversion chauffage créée en 2019
  • 9,5 millions de logements chauffés au bois avec un appareil efficace
  • Mettre en circulation de 1,2 million de voitures électriques en 2023 avec 100 000 bornes publiques de recharge

Gaz renouvelables :

Objectifs

  • 14 à 22 TWh de biogaz injecté en 2028
  • 40 % d’hydrogène décarboné en 2028 (10 % en 2023)

Moyens

  • Fournir des soutiens publics supplémentaires au biogaz de 7 à 9 milliards d’euros entre 2018 et 2028, conditionnés aux efforts de baisse des coûts (67 €/MWh en 2023, 60€/MWh en 2028) viadeux appels d'offres par an pour un objectifs de 350 GWh par an. Si les prix cibles ne sont pas atteints,  les tarifs d'achat seront limités à 87€/MWh en 2023 et 80 €/MWh en 2028 et les volumes adaptés.
  • Constituer un fonds hydrogène de 100 millions d’euros
  • 10 à 100 démonstrateurs power-to-gas en 2028 (1 à 10 d'ici 2023)
  • Étendre le suramortissement pour l’achat de véhicules roulant au gaz naturel pour véhicules (GnV), au bioGnV et à l’hydrogène
  • Soutenir la production de biométhane non injectée

Chaleur renouvelable:

Objectifs

  • + 40 % à + 59 % par rapport à 2016 avec 196 tWh en 2023 et entre 218 et 247 TWh en 2028
  • Multiplier par 2,4 à 2,8 la quantité de chaleur et de froid renouvelables livrée par réseau (31 à 36 TWh en 2028)

Moyens

  • Renforcer le fonds chaleur
  • Élargir le crédit d’impôt pour la transition énergétique et les certificats d’économie d’énergie en 2019
  • instaurer un taux minimal de chaleur renouvelable dans les bâtiments neufs en 2020
  • 3,4 millions d'équivalents logements raccordés à un réseau de chaleur
  • Réserver prioritairement la biomasse à al production de chaleur (vs l'électricité)

Electricité renouvelable :

Objectifs

  • + 100 % de capacités installées (+ 50 % d’ici à 2023)

Moyens

  • Engager 20 à 30 milliards d’euros (jusqu’à 8 milliards d’euros de budget par an) entre 2018 et 2028 et les investir en vingt ans
  • Atteindre 65 000 à 100 000 sites photovoltaïques en autoconsommation en 2023 (contre 33 355 à la fin septembre 2018)
  • Lancer des appels d’offres favorisant les nouvelles technologies solaires (agrivoltaïsme, centrales flottantes)

Les répercussions attendues:

246000 emplois créés en 2023 et 413 000 en 2028 par rapport au scénario tendanciel (475 000 en 2030)
+ 1,3 point de PIB en 2023, + 1,9 point en 2028
1,1 point de pouvoir d’achat en 2023, + 2,2 points en 2028
Baisse de la précarité énergétique, à 9,5 % en 2028, contre 11,5 % en 2017

Documents de références publiés par la DGEC le 25 janvier:

(Sources : Ministère de la transition écologique et solidaire)


Usine Nouvelle



2018/12/17

Philippe Zaouati, le président de Finance for tomorrow, et Pascal Canfin, le directeur général du WWF France, ont remis le 14 décembre leur rapport sur le financement de la transition écologique. Ils préconisent de constituer une enveloppe d’1 milliard d’euros d’argent public pour lever 10 milliards d’euros auprès d’acteurs privés et financer des technologies matures qui peinent à se déployer.

Le rapport a été commandé l’été dernier par Bruno Le Maire et Nicolas Hulot, alors ministre de l’environnement. Philippe Zaouati, président de l’association Finance for tomorrow et directeur général de Mirova, et Pascal Canfin, directeur général du WWF France, viennent de remettre leurs recommandations sur les moyens de développer les investissements dans les projets verts en France. Le titre rapport fixe d'emblée le programme : "Pour la création de France Transition, des mécanismes de partage des risques pour mobiliser 10 milliards d'euros d'investissements privés dans la transition écologique".

"Il y a un gap d’investissement de l’ordre de 10 à 20 milliards d’euros en France. Ce gap ne pourra pas être comblé uniquement avec de l’argent public", explique Philippe Zaouati, en sortant de la réunion de remise du rapport avec Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, François de Rugy, ministre de la Transition écologique et solidaire, Brune Poirson et Emmanuelle Wargon, secrétaires d’Etat auprès du ministre de la Transition écologique.

Un effet de levier auprès du privé

Les deux auteurs préconisent de créer une enveloppe d’1 milliard d’euros, issue pour moitié de la Banque européenne d’investissement et pour l’autre moitié du budget de l’Etat. Avec pour objectif de générer, en utilisant des outils de garantie publique, jusqu’à 10 milliards d’euros d’investissements sur trois ans par un effet de levier auprès des investisseurs privés. "Ces investissements seraient destinés à des secteurs identifiés comme étant des technologies matures mais encore trop risquées", souligne Philippe Zaouati.

Originalité des recommandations des deux auteurs, le dispositif ne serait pas géré par une nouvelle agence créée pour l’occasion mais par une équipe ad hoc. "Il s’agit de créer sous la marque France Transition une équipe au sein de plusieurs institutions publiques, qui mettrait en place une doctrine nationale sur les outils financiers permettant de réaliser cet effet de levier", prône le président de Finance for tomorrow. La Caisse des dépôts, Bpifrance, l’Ademe et l’Agence française de développement pourraient être mises à contribution en détachant des collaborateurs au profit de France Transition.

Financer des technologies matures

Les auteurs du rapport ont par ailleurs fait le choix de financer des technologies éprouvées, mais qui peinent à passer à l’échelle. Les technologies de l’agro-écologie (conversion à l’agriculture biologique, coopératives, etc.), rénovation thermique des bâtiments, méthanisation et route bas carbone sont directement visées par le rapport.

"Le financement de l’innovation existe déjà en France, c’est un risque qui est bien compris, confie Philippe Zaouati. Là où on pense qu’il y a un vrai besoin, c’est sur le déploiement des technologies. Ce risque est moins bien compris." La balle est désormais dans le camp du gouvernement. Les ministres prévoient de se positionner sur le rapport début 2019.


Usine Nouvelle



2018/12/14

EXPOBIOGAZ, LE RENDEZ-VOUS DE RÉFÉRENCE DU GAZ RENOUVELABLE

En 2019, Expobiogaz évolue et devient le salon du gaz renouvelable, un rendez-vous de référence en France traitant l’ensemble des solutions pour la production et la valorisation du gaz renouvelable : méthanisation, pyrogazéification, power-to-gas, mobilité.

Au coeur d’un territoire porteur en la matière, Expobiogaz se positionne pour être au plus près des marchés et des porteurs de projets et offrir ainsi des opportunités de business et de développement à l’échelle régionale, nationale et internationale.

A Lille, Expobiogaz bénéficie d’un véritable positionnement stratégique. La région des Hauts-de-France est en effet porteuse et dynamique en matière d’énergies renouvelables et plus particulièrement de biogaz :

  • Première région productrice de gaz renouvelable en France
  • Première région agricole de France également
  • 54 projets d’injection de biométhane sont en cours d’étude ou de construction

A travers une offre riche et complète, Expobiogaz regroupe toutes les solutions pour la production et la valorisation du gaz renouvelable

  • Solutions pour le power-to-gas
  • Solutions pour la pyrogazéification
  • Fournisseurs d’unités de méthanisation
  • Fournisseurs d’équipements : pré-traitement, digestion, épuration
  • Solutions pour l’exploitation du digestat
  • Solutions pour l’injection, la co-génération
  • SAV & maintenance
  • Constructeurs de véhicules fonctionnant au GNV et services associés

Un salon fédérateur de l’ensemble des acteurs du gaz renouvelable

En 2019, Expobiogaz regroupe des typologies de visiteurs très variées, couvrant l’ensemble de la chaîne des savoir-faire de la filière, porteurs de projet autour du gaz renouvelable ou intéressés par cette filière d’avenir :

  • Agriculteurs
  • Collectivités
  • Professionnels du traitement de l’eau
  • Professionnels du traitement des déchets
  • Industriels de l’agro-alimentaire
  • Professionnels du transport
  • Professionnels de l’énergie

Un programme riche et complet

A travers ses animations et temps forts, Expobiogaz offre l’opportunité aux professionnels de se former et de s’informer :

  • Un service de rendez-vous d’affaires pour générer de nouveaux contacts : Business Meetings
  • Le Trophée de l’Innovation Expobiogaz 2019 pour bénéficier d’un maximum de visibilité auprès de professionnels et de la presse
  • Des conférences thématiques pour traiter des sujets d’actualités
  • Des visites de sites de méthanisation de la région des Hauts-de-France
  • Un village agricole dédié aux agriculteurs pour accompagner les porteurs de projets
  • Un espace emploi/formation au cœur du salon

+ d’infos : https://www.expo-biogaz.com/fr


Bioénergies International



2018/12/08

Taxe carbone et développement de la chaleur renouvelable

Silos de la chaufferie du Wacken à Strasbourg, à bois et à rafles de maïs, photo Frédéric Douard

La taxe carbone en Europe : neutralité fiscale et double dividende

De nombreux pays européens, notamment les pays scandinaves et le Danemark ont institué, de longue date, une taxe carbone sur les produits énergétiques, dans le double objectif de réduire les consommations d’énergies fossiles dans les secteurs du bâtiment et du transport et de diminuer les émissions de gaz carbonique dans l’atmosphère.

La Suède a été la plus ambitieuse avec une taxe qui atteint actuellement 120 € par tonne de carbone, y compris dans les industries non soumises à l’échange de quotas CO2. Cette politique fiscale, soutenue par la droite et par la gauche et approuvée par les différentes composantes de la société (patronat, syndicats, associations de consommateurs et d’environnement), est un succès : les résultats constatés correspondent à ceux attendus et vont même parfois au delà. Au cours des deux dernières décennies, la Suède a très fortement développé les énergies renouvelables, tout particulièrement les bioénergies et les réseaux de chaleur.

Les prélèvements obligatoires en Suède sont élevés, tout comme en France. Mais l’alourdissement des taxes sur l’énergie fait consensus parce qu’a été respecté un principe de neutralité fiscale et recherché le « double dividende », comme l’appellent les économistes. Autrement dit, les pouvoirs publics ont baissé les impôts sur les revenus et les charges sur le travail, en rapport avec les prélèvements supplémentaires qu’ils opéraient sur l’énergie. Ainsi cette nouvelle taxation sur les entreprises et les ménages s’est faite « sans pénaliser l’économie, ni en termes de croissance ni en termes d’emplois » (Michel Cruciani / La Transition Energétique en Suède/2016).

Le constat est similaire en Finlande et au Danemark, où les recettes fiscales supplémentaires ont été intégralement affectées à des réductions de cotisations sociales (M.S.Andersen Europe’ expérience with carbon energy taxation/ 2010).

La taxation du carbone en France

La France est en retard sur les pays d’Europe du Nord :

  • La taxation du carbone existe seulement depuis 2014 et a été confirmée en 2017, avec une trajectoire jusqu’en 2022 ;
  • Le niveau de prélèvements demeure très en deçà de ceux des pays pionniers.

À la différence du consensus qui prévaut dans les pays précités, la taxation Carbone en France fait l’objet de vives critiques pour deux raisons :

  • Elle n’a pas fait l’objet d’explication convaincante de la part des pouvoirs publics ;
  • Le produit fiscal supplémentaire n’a pas été clairement affecté au financement de la transition énergétique (notamment à la rénovation thermique des bâtiments et à la montée en puissance de la chaleur renouvelable dans l’habitat collectif ou en maisons individuelles), ni alloué à une baisse massive des prélèvements fiscaux et sociaux sur le travail, ce qui aurait favorisé des créations d’emplois et le pouvoir d’achat des salariés concernés.

Lorsque l’on observe l’évolution des prix des énergies utilisées pour le chauffage (gaz naturel et fioul domestique), il convient de remarquer qu’ils ont beaucoup baissé entre 2013 et 2017, du fait de l’effondrement du baril et du gaz spot à Rotterdam. On ne retrouve le niveau de prix de 2013 qu’en 2018 pour le fioul domestique et le gaz naturel, en raison d’une remontée des prix de base, majorés désormais de la taxe carbone.

Impact contribution climat sur les prix, Debat. Cliquer sur l’image pour l’agrandir.

Il est pour le moins paradoxal que les prix très élevés de 2013 (gonflant la rente pétrolière et gazière des pays producteurs !) n’aient pas suscité de vives contestations, alors que le même niveau de prix en 2018 provoque une fronde, sous prétexte d’une taxe abondant le budget de l’État !
On entrevoit bien l’erreur commise par les pouvoirs publics :

  • Défaut de communication sur la taxe carbone lorsque les prix d’achat des combustibles aux producteurs étaient bas, la taxe est alors passée inaperçue… mais provisoirement !
  • Absence de dispositions compensatrices pour les entreprises et les ménages, ce qui aurait probablement fait passer l’alourdissement fiscal sans trop de difficulté, sachant qu’il est légitime au regard de la protection de l’environnement et de la planète.

Impact de la taxe carbone sur l’émergence des projets de chaleur renouvelable

Pour illustrer notre propos, on partira de l’exemple d’un projet de chaufferie bois alimentant un réseau de chaleur, en délégation sur le public (DSP), dans une ville moyenne.

Dans le cadre du montage d’un tel projet, les usagers susceptibles de se raccorder en premier établissement sont identifiés en amont de la consultation DSP. Mais le raccordement n’est pas obligatoire. Il faut donc convaincre les usagers pressentis, en leur démontrant que le prix de l’énergie thermique distribuée par le réseau est inférieur à leur référence gaz ou fioul domestique, en coût global, c’est-à-dire en prenant en compte l’achat du combustible et l’exploitation/maintenance/renouvellement des équipements de l’installation en place.

Les investissements (chaufferie bois, canalisations enterrées, sous-stations d’échange) sont très élevés et les amortissements sur le long terme de ces ouvrages et équipements sont répercutés dans le prix de la chaleur facturée aux usagers.

Au cours des années 2006/2013, pour atteindre l’objectif d’une décote de l’ordre de 10 % par rapport à la chaleur de référence fossile, les collectivités et leurs délégataires disposaient de deux aides publiques :

  • Une aide aux investissements de 40 à 50 % (Fonds chaleur et Régions/ FEDER) qui permet de diminuer à due proportion la part de l’amortissement des ouvrages et équipements supporté par chacun des abonnés, soit une baisse de la facture globale de l’ordre de 12 % ;
  • Un taux de TVA réduit à 5,5 %, sur les ventes de chaleur au compteur (pour les réseaux vertueux ayant recours à plus de 50 % d’énergies renouvelables) et sur les abonnements, cette réduction correspondant également à 12 % environ du prix de la chaleur avec TVA à taux plein.

Impact fonds chaleur et TVA réduite, Debat. Cliquer sur l’image pour l’agrandir.

Avec l’effondrement du prix du gaz et du fioul domestique entre 2013 et 2017, les aides des pouvoirs publics sont devenues insuffisantes pour garantir une décote de 10 %. D’où des concrétisations de projets bois-énergie beaucoup moins nombreuses et une contribution du Fonds Chaleur à ces projets également en dégringolade. Le Fonds Chaleur à budget constant (200 millions d’euros par an) a donc élargi son périmètre d’intervention et s’est redéployé vers le financement de récupération de chaleur fatale (issue notamment d’usine d’incinération) et la structuration de l’approvisionnement en combustible bois (programme AMI).

Le redémarrage timide des projets biomasse en 2018, qui devrait se confirmer en 2019, résulte du renchérissement du coût de l’énergie de référence (gaz naturel en agglomération, fioul domestique dans les gros bourgs et parfois les petites villes), en partie lié à la taxe carbone.

C’est la taxation des combustibles fossiles qui permet donc aux projets collectifs bois-énergie de voir à nouveau le jour, grâce notamment à la trajectoire fixée par le Parlement jusqu’en 2022, laquelle permet de faire des études comparatives démontrant une économie dès le démarrage du projet, mais plus encore à l’horizon des cinq prochaines années, avec comme hypothèse un prix de base hors taxe de l’énergie fossile constant. Cette démonstration est mise à mal par la suspension de la taxe carbone en 2019.

En conclusion

Les promoteurs du bois-énergie et plus généralement de la chaleur renouvelable sont très attachés à la taxe carbone, condition indispensable de mise en œuvre de très nombreux projets.

Ceci étant, nous sommes parfaitement conscients que l’acceptabilité sociale de cette nouvelle taxe pose aujourd’hui problème, à défaut d’un affichage clair et vertueux de l’affectation des recettes supplémentaires. En 2019 (tel que prévu, avant suspension), les produits de la taxe carbone sur les combustibles fossiles (hors carburant) se seraient établis à 6 milliards d’euros (TVA comprise). La totalité des aides à la chaleur renouvelable (subventions et défiscalisation) est actuellement de l’ordre de 600 millions d’euros par an, en prenant en compte un Fonds Chaleur réévalué à 315 millions d’euros en 2019, c’est-à-dire 10 % des recettes générées par la taxe sur les combustibles fossiles. On est donc loin du compte.

Si la taxe est rétablie en 2020, on peut raisonnablement suggérer que le partage des recettes fiscales sur les combustibles fossiles soit envisagé dans la proportion suivante (à affiner, dans le cadre d’une étude plus précise) :

  • 35 % consacré à l’efficacité énergétique et à la chaleur renouvelable ;
  • 65 % affecté à l’abaissement du coût du travail (et à la revalorisation des salaires), tout particulièrement en diminuant les charges sociales dans les industries de main-d’œuvre.

Cette problématique du double dividende, qui a fait ses preuves ailleurs, devrait recevoir l’appui d’une majorité de nos compatriotes. Sauf à considérer que les français sont incapables d’un civisme écologique, comparable à celui bien connu de nos amis scandinaves !

Serge Defaye et Marc Maindrault (illustrations), BEST-ENERGIES / DEBAT – www.best-energies.com


Bioénergies International



2018/12/07

Fonds Chaleur, instrument majeur de la transition écologique, 10 ans déjà

La chaufferie du réseau de chaleur de Guéret, photo Frédéric Douard

2018 marque les dix ans du Fonds Chaleur renouvelable, un instrument primordial pour la réalisation de la transition écologique. Destiné à l’habitat collectif, aux collectivités et aux entreprises, ce fonds participe au développement de la production renouvelable de chaleur et de froid. Il est essentiel pour atteindre les objectifs de la loi de Transition énergétique pour la croissance verte de porter la part des énergies renouvelables à 38% de la consommation finale de chaleur en 2030.

La chaleur représente la moitié de la consommation d’énergie du pays. 21% de la chaleur consommée en France est issue de sources renouvelables. La Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) vise l’augmentation de la part de chaleur renouvelable dans le mix à un rythme 1,5 fois plus soutenu que celui constaté entre 2010 et 2016.

Près de 4300 opérations ont été accompagnées et financées entre 2009 et 2017. Cette réussite se traduit par une production prévisionnelle annuelle de 2,16 millions de Tep, soit 25,1 TWh grâce aux installations financées pour la période 2009-2017.

1,75 Milliard € engagé dans le cadre du fonds a généré 5,78 milliards € d’investissements au total. Le Fonds Chaleur renouvelable favorise ainsi l’emploi et les investissements dans les différents secteurs d’activités concernés.

Enfin, on peut estimer à environ 5,69 millions de tonnes de CO2 évités/an pour l’ensemble des projets Fonds Chaleur.

Les chiffres clés du Fonds Chaleur renouvelable :

  • 4273 opérations d’investissement
  • 62 projets de récupération de chaleur fatale
  • 98 projets de biogaz
  • 829 projets de réseaux de chaleur
  • 1093 projets de bois-biomasse
  • 495 projets de géothermie
  • 1696 projets solaires

Ces résultats démontrent la capacité du dispositif à mobiliser les différents acteurs de ce marché : collectivités locales, entreprises, bureaux d’études, équipementiers, exploitants, sociétés d’approvisionnement en biomasse…

Le Fonds Chaleur, contribue à diversifier la production énergétique de la France, à faire progresser son autonomie énergétique, à soutenir la création d’emplois par la mobilisation des entreprises, des collectivités et des acteurs professionnels de la filière chaleur renouvelable.

Depuis 10 ans, le fonds a fait la preuve de son efficacité pour soutenir le développement de la chaleur renouvelable pour un coût pour les finances publiques unanimement salué. La trajectoire inscrite dans la Programmation Pluriannuelle de l’Energie 2018-2023 prévoit une augmentation du Fonds de 100 millions en 2019 et une simplification des modalités.

Pour en savoir plus :


Bioénergies International



2018/12/01

Fiches techniques des énergies renouvelables et de récupération dans l’industrie

 

Il existe de nombreuses technologies d’énergies renouvelables et de récupération (EnR&R), relativement matures, permettant de produire et d’auto-consommer de l’énergie sur un site industriel, que ce soit de la chaleur ou de l’électricité.

L’Ademe publie une description de ces technologies EnR&R, sous forme de fiches techniques, identifie leurs forces et faiblesses au regard de critères prédéfinis : coûts des énergies produites, niveau de maturité et de diffusion, facilité d’intégration sur site, contraintes d’opération et de maintenance, empreinte carbone.

L’objectif est de caractériser ces technologies afin d’identifier les avantages qu’elles apportent, mais aussi les freins et les difficultés à surmonter pour les déployer.

Voici les technologies d’énergies renouvelables et de récupération qui sont présentées :


Bioénergies International



2018/11/29

Appel à projets GreenTech verte : vingt nouvelles start-up retenues

Lors du salon Pollutec à Lyon, Brune Poirson secrétaire d'Etat à la Transition écologique, a annoncé, ce 29 novembre, les 20 nouvelles start-up lauréates de l'appel à manifestation d'intérêt "GreenTech verte" lancé en juin dernier. Initiée depuis 2016, l'initiative "GreenTech" du ministère accompagne les start-up qui innovent en faveur de la transition écologique (économies d'énergies, transports propres, gestion durable des déchets, protection de la santé, développement des énergies renouvelables). Plus de 100 start-up sont aujourd'hui engagées dans cette démarche.

Les 20 start-up lauréates seront labellisées "GreenTech verte" par le ministère de la Transition écologique. Elles seront accompagnées, au sein des trois incubateurs du ministère, afin de favoriser leur croissance et leur développement. Les incubateurs sont situés à Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne), à Orléans (Loiret) et à Toulouse (Haute-Garonne). 

Trois projets ont ainsi été sélectionnés (HySiLabs, Tinto Eco et Omni) dans la catégorie "mobilité durable". Tinto Eco accompagne notamment les organisations multi-sites dans l'optimisation des déplacements domicile-travail de leurs employés. L'économie circulaire a aussi mobilisé trois lauréats (Mytroc, Reconcil et Agricarbon). Reconcil propose par exemple un système de consigne d'emballages pour la restauration à emporter. Quatre projets ont été sélectionnés dans la catégorie "biodiversité et eau" (Biostart, Biomae, Ombrea et Tzic). Biomae développe notamment des bio-essais innovants pour diagnostiquer la qualité des milieux aquatiques. L'appel à projets retient également trois lauréats dans la catégorie "Bâtiment et ville durable" (Smart futures, Sitowie et Cool roof France). Sitowie crée par exemple un outil numérique d'optimisation du cycle de vie des constructions et des matériaux.

Les autres thématiques de l'appel à projets concernent les énergies renouvelables (2 lauréats : VH93 et Ouisol), l'efficacité énergétique (2 lauréats : Eco Tech Ceram et Wupatec) et la prévention des risques (2 lauréats : Waves'n See et HD Rain). Enfin, un projet a été retenu en matière de santé-environnement. Vitibot développe une plateforme destinée à l'exécution de tous les travaux viticoles, permettant de réduire l'usage des pesticides.

Un nouvel appel à manifestation d'intérêt Green Tech verte sera ouvert du 20 décembre 2018 au 20 mars 2019.


Actu-Environnement



2018/11/28

La Côte d’Ivoire veut produire de la biomasse à partir de déchets de cacao

L’Agence américaine pour le commerce et le développement (USTDA) a octroyé trois subventions aux États-Unis afin de soutenir le développement des infrastructures énergétiques en Côte d’Ivoire, dont une pour une usine qui utilisera les cosses à cacao pour développer de l’énergie.

Le premier producteur mondial de cacao, la Côte d’Ivoire, prévoit de construire une centrale à biomasse d’une capacité de 60 à 70 megawatt (MW), fonctionnant à partir de cosses à cacao, dans le cadre de son objectif de développer une capacité de production d’énergie de biomasse de 424 MW d’ici 2030.

Selon des sources locales, l’usine, qui permettra à la Côte d’Ivoire de diversifier ses sources de production d’électricité, figurait parmi les cinq projets sur lesquels une subvention de l’Agence américaine pour le commerce et le développement (USTDA) a été accordée, a annoncé l’ambassade américaine à Abidjan dans un communiqué en juillet dernier.

La centrale à biomasse, la première du pays, est prévue à Divo, dans la région cacaoyère méridionale, où le pays produit environ 2 millions de tonnes de cacao par an. Il en résulte que des milliers de tonnes de cosses sont jetées après que les fèves ont été enlevées et laissées pourrir ou sont brûlées après la récolte.

Contrairement à de nombreux pays d’Afrique subsaharienne, la Côte d’Ivoire dispose d’une alimentation électrique fiable. Elle exporte de l’électricité vers les pays voisins, le Ghana, le Burkina Faso, le Bénin, le Togo et le Mali, et prévoit d’étendre son réseau au Libéria, en Guinée et à la Sierra Leone très prochainement.

Mais avec une consommation intérieure en hausse d’environ 10% par an, le gouvernement est sous pression pour augmenter l’offre domestique et vise à porter la capacité installée à 4 000 MW d’ici 2020, contre 2 275 MW actuellement.


Enviro2B



2018/11/26

La biomasse, désormais première source d’énergie non importée en Europe

Jean-Marc Jossart, photo Bioenergy Europe

Editorial du magazine Bioénergie International n°57 de novembre 2018

Le 15 novembre 2018, trois jours après l’approbation de la nouvelle directive européenne sur les énergies renouvelables (REDII), le plus important effort politique visant à promouvoir les énergies renouvelables que l’Europe n’ait jamais porté, l’association professionnelle Bioenergy Europe publie ses statistiques annuelles pour aider à comprendre la pertinence de la bioénergie pour les années à venir.

La transition énergétique est véritablement en cours. Les énergies renouvelables, bioénergie en tête, grignotent chaque année environ 1 % du marché européen de l’énergie. L’Europe est de moins en moins dépendante de pays tiers pour son approvisionnement en énergie. En Europe, la production d’énergie primaire à partir de biomasse locale avait déjà dépassé la production européenne de pétrole en 2009, puis celle de la production indigène de gaz fossile en 2014, et là en 2016, c’est la production européenne de charbon qu’elle a également dépassé devenant la première source d’énergie primaire en Europe et c’est tout un exploit ! Et cette nouvelle situation est faite pour durer, en témoigne la croissance régulière et ininterrompue du secteur de 3 % par an depuis des années en substitution de sources d’énergies importées, chères et polluantes.

Evolution de la production d’énergie primaire en Europe des 28 par combustible, en ktep, source Bioenergy Europe. Cliquer sur l’image pour l’agrandir.

La chaleur est le moteur de la croissance du secteur de la bioénergie. Depuis 10 ans, elle a conquis plus de deux millions de tonnes d’équivalent pétrole chaque année. Le secteur du granulé est lui aussi sur une excellente courbe de croissance et est en passe de devenir le combustible d’avenir des particuliers. Les tendances ainsi florissantes s’observent aussi en matière de technologies, pour la production combinée de chaleur et d’électricité ou les poêles et chaudières à faibles émissions. La bioénergie est entre de bonnes mains.

Avec l’accord de Paris sur le climat, nous disposons maintenant d’un budget carbone global d’émissions de 570 milliards de tonnes d’équivalent CO2 qui devrait nous permettre d’atteindre la cible des 1,5 °C. Pour conserver ce budget carbone, nous savons que les émissions devraient atteindre leur maximum avant 2030 et que nous devons pour cela atteindre des émissions zéro dans les 25 ans. Ce défi nécessite à la fois un changement radical dans l’esprit des gens et un étalonnage constant des politiques visant à changer notre système énergétique. La bioénergie est une partie importante de la solution. Le potentiel de biomasse en Europe, plus de 700 millions de tonnes d’équivalent pétrole, est cinq fois plus élevé que notre consommation actuelle.

Cette année et pour la première fois, le rapport statistique de Bioenergy Europe est diffusé gratuitement et ce afin de fournir aux décideurs des preuves solides sur lesquelles s’appuyer dans la transition énergétique européenne. Demandez le rapport à cette adresse form.jotform.com et rendez-vous sur le site bioenergyeurope.org.

Jean-Marc Jossart, secrétaire général de Bioenergy Europe


Bioénergies International



2018/11/23

La chaleur renouvelable accuse en France un sérieux retard sur les objectifs à 2020

La chaufferie des Péjoces à Dijon produit 30 MW de chaleur renouvelable, photo Frédéric Douard

Répartition par filière de la production e chaleur renouvelable en France en 2017. Source SER

Alors que l’annonce de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie est imminente, le CIBE, la FEDENE, le SER et UNICLIMA, avec la participation de l’ADEME, publient l’édition 2018 du Panorama de la chaleur renouvelable et de récupération. Il confirme le retard pris par la France dans l’atteinte des objectifs de la Loi de Transition Énergétique pour la Croissance Verte – 38 % de chaleur renouvelable dans notre consommation de chaleur en 2030 – et vis-à-vis de ses engagements européens en matière d’énergies renouvelables et de lutte contre le changement climatique. En effet, en 2017, la chaleur renouvelable n’a représenté que 18,7 % (18,3 % en 2016) de la consommation finale brute de chaleur. Pourtant, ce secteur constitue un enjeu majeur dans la lutte contre le changement climatique. Elle représente en effet 50 % de notre consommation énergétique et reste majoritairement produite par des énergies fossiles importées.

Toutefois, le retard constaté peut être rattrapé, et les objectifs atteints, grâce à une mobilisation de l’État et un soutien accru aux filières de production de chaleur renouvelable et de récupération.

Evolution de la part renouvelable dans la consommation finale de chaleur en France.

Un panorama enrichi

L’édition 2018 de ce panorama, qui s’affirme comme un outil d’accompagnement de la transition énergétique, est enrichie de données et analyses sur le froid, la chaleur de récupération et la production de chaleur renouvelable à partir de gaz renouvelables. Elle affine également la méthodologie utilisée pour collecter les données, ce qui demeure un défi permanent étant donné le nombre d’installations concernées sur le territoire et le caractère très diffus de la production de chaleur renouvelable.

Répartition régionale des chaufferies françaises à bois de plus de 50 kW en 2017, source CIBE. Cliquer sur la carte pour l’agrandir.

En 2017, la consommation finale brute de chaleur a atteint 705 317 GWh dont 131 817 GWh de chaleur renouvelable. Ces estimations incluent les données actualisées de l’ADEME, qui font état d’un recul de la consommation de chaleur produite par le bois domestique en 2017.

Répartition du parc d’appareils de chauffage domestique au bois en France en 2017. Sources Ademe, Observ’Er, SDES et SER. Cliquer sur le diagramme pour l’agrandir.

Au final, cette deuxième édition du panorama reflète une stagnation de la consommation de chaleur renouvelable en 2017, le chauffage au bois domestique demeurant le principal contributeur à la pénétration des énergies renouvelables dans le secteur de la chaleur.

>> Télécharger le panorama 2018 de la chaleur renouvelable en France


Bioénergies International



2018/11/14

Soixante exemples de chaufferies collectives à biomasse en France

La chaudière Compte R. du réseau de chaleur “rive droite” de Graulhet dans le Tarn, photo Trifyl

L’Ademe vient de rassembler en un même document, soixante fiches de cas de chaufferies collectives à biomasse et à bois principalement, des projets réalisés dans le cadre de l’accompagnement par le Fonds Chaleur renouvelable, un excellent outil pour tous ceux qui cherchent des informations standardisées sur ce type de projets.

La chaleur renouvelable constitue une réponse concrète aux exigences auxquelles les collectivités sont aujourd’hui confrontées en matière énergétique : exigences économiques, environnementales, technologiques et sociétales. Pour répondre aux besoins de chaleur (chauffage, eau chaude sanitaire, processus), tout en favorisant le développement des énergies renouvelables, les pouvoirs publics français ont créé dès 2009 le Fonds Chaleur, une boite à outils financière gérée par l’Ademe pour aider ces projets.

Dans ce recueil, différentes collectivités témoignent de leur intérêt pour la biomasse-énergie et montrent comment cette énergie renouvelable a apporté de la valeur à leur projet de chaleur ! Ces témoignages renseignés des informations et des chiffres utiles sont classés par région et par secteur d’activité : Centres aquatiques, Enseignement / Logement étudiant, Établissement santé / social, Logements sociaux, Réseau de chaleur rural, Réseau de chaleur urbain ou Réseau de chaleur urbain «grande taille».

Liste des fiches par région

Auvergne – Rhône-Alpes

  • Chaufferies biomasse – Réseaux de chaleur – Coublevie et Voreppe – 38
  • Chaufferie biomasse – Réseau de chaleur – Bourg-en-Bresse – 01
  • Chaufferie biomasse / biogaz Réseau de chaleur – Firminy – 42
  • Création réseau de chaleur et chaufferie biomasse – Riom – 63
  • Création réseau de chaleur et chaufferie biomasse – Belley – 01
  • Chaufferie biomasse et extension du réseau de chaleur du quartier la Gauthière – Clermont-Ferrand – 63
  • Chaufferie biomasse et réseau de chaleur – Chambery Bissy – 73

Bourgogne – Franche-Comté

  • Chaufferie biomasse du centre aquatique – Aquabresse – 71
  • Chaufferie biomasse et extensions sur le réseau de chaleur du quartier Marjorie et Mouillères – Lons-le-Saunier – 39
  • Chaufferie biomasse réseau de chaleur Sainte Geneviève – Auxerre – 89
  • Chaufferie biomasse réseau de chaleur de Fontaine d’Ouche – Dijon Métropole – 21

Bretagne

  • Chaufferie bois Piscine de Concarneau – 29
  • Création chaufferie bois et réseau de chaleur – Landerneau – 29
  • Chaufferie biomasse – Réseau de chaleur – Janzé – 35

Centre – Val-de-Loire

  • Chaufferie bois et extension r.seau de chaleur -Fleury-les-Aubrais – 45

Corse

  • Chaufferie biomasse – Cozzano – 2A
  • Chaufferie au bois d.chiquet. – Serra-di-Scopamena – 2A

Grand-Est

  • Chaufferie bois MGEN – Les Trois-.pis – 68
  • 17 Chaufferies granulés bois SIBAR – Bas-Rhin – 67
  • Création d’un réseau de chaleur avec chaufferie bois – Yutz – 57
  • Réseau de chaleur et chaufferie biomasse – Quartier du Wacken – Strasbourg – 67

Hauts-de-France

  • Chaufferie biomasse du complexe culturel et aquatique Sceneo – Pays de Saint-Omer – 62
  • Chaufferie biomasse réseau de chaleur du Chemin Vert – Boulogne-Sur-Mer – 62
  • Chaufferie biomasse réseau de chaleur du Quartier Etouvie – Amiens – 80
  • Chaufferie biomasse réseau de chaleur – Sin-le-Noble – 59

Île-de-France

  • Chaufferie granules bois et capteurs solaires thermiques Site des Raguidelles – Suresnes – 92
  • Création d’un réseau de chaleur géothermique et bois
  • Eco-quartier des Docks de Ris-Orangis – 91
  • Chaufferie bois sur réseau de chaleur – Nemours – 77
  • Chaufferie bois et réseau de chaleur du SEAPFA – Sevran – 93
  • Chaufferie biomasse réseaux de chaleur – Saint-Denis –
  • Pierrefitte – Stains – l’Ile-Saint-Denis – 93

Normandie

  • Chaufferie biomasse – Réseau de chaleur – Conches-en-Ouche – 27
  • Chaufferie bois et réseau de chaleur – Neufchâtel-en-Bray – 76
  • Chaufferie bois – Flers – 61
  • Chaufferie biomasse réseau de chaleur – Avranches – 50
  • Chaufferie bois et réseau de chaleur – L’Aigle – 61
  • Chaufferie biomasse réseau de chaleur – Mont-Saint-Aignan – 76
  • Chaufferie biomasse et réseau de chaleur – Caen Sud – 14

Nouvelle-Aquitaine

  • Chaudière à bois déchiqueté pour la Résidence du Studel – Poitiers – 86
  • Chaufferie biomasse – Hôpital de Périgueux – 24
  • Chaudière à bois déchiqueté à l’ESAT Henri Bucher de Vivonne – 86
  • Chaufferie bois et r.seau de chaleur Coulounieix-Chamiers – 24
  • Chaudière à bois déchiqueté et réseau de chaleur – Cerizay – 79
  • Chaufferie biomasse réseau de chaleur – La Réole – 33
  • Chaufferie biomasse réseau de chaleur du quartier du Hameau – Pau – 64
  • Chaufferie bois et réseau de chaleur – Quartier de Bacalan – Bordeaux – 33

Occitanie

  • Création d’une chaufferie granulés / plaquettes – Ecole Nationale de l’Aviation Civile – Toulouse – 31
  • Implantation d’une chaufferie biomasse Centre Hospitalier de Langogne – 48
  • Chaufferie bois et r.seau de chaleur du Centre Hospitalier de Carcassonne – 11
  • Chaufferie biomasse Office public de l’habitat – Rodez – 12
  • Chaufferie bois et réseau de chaleur – Graulhet – 81
  • Création du réseau de chaleur et de la trigénération bois du quartier Port Marianne – Montpellier (34)

Pays-de-Loire

  • Chaufferie biomasse centre aquatique – Les Achards – 85
  • Réseau de chaleur – Association d’établissements d’études supérieures – Nantes – 44
  • Chaufferie biomasse réseau de chaleur du CHU – Angers – 49
  • Réseau de chaleur et chaufferie bois – Gorron – 53
  • Chaufferie biomasse réseau de chaleur – Evron – 53

Provence-Alpes-Côte d’Azur

  • Chaufferie bois du Centre Hospitalier Intercommunal des Alpes du Sud – Gap (05)
  • Chaufferie biomasse et réseau de chaleur du Secteur Gare – Embrun – 05
  • Chaufferie biomasse et réseau de chaleur – Martigues – 13
  • Chaufferie biomasse et réseau de chaleur – Encagnane Fenouilleres – Aix-en-Provence – 13

>> Télécharger le document (4,22 Mo)


Bioénergies International



2018/10/31

Visite en Pays de Bray, 5 novembre 2018, la haie productrice de bois-énergie

Vous êtes technicien ou élu en charge de l’environnement, du développement durable, du PCAET, de l’économie circulaire, de l’énergie, de l’eau, de l’aménagement, du tourisme, savez-vous que la gestion des haies constitue une réponse transverse aux enjeux de votre territoire ?

Production de bois-énergie bocager en Pays de Bray, photo ARE Normandie

Dans le cadre de la formation gratuite organisée par l’ALEC 27 en partenariat avec l’Agence de l’eau Seine Normandie sur La haie et ses atouts pour votre territoire et après les deux jours de formation technique qui ont eu lieu les 22 et 29 mai à Rouen, l’ALEC 27 propose une visite en Pays-de-Bray sur le thème de la structuration d’une filière bois-bocage-énergie en partenariat avec l’ARE Normandie lundi 5 novembre 2018 de 9h à 17h30.
Ateliers collectifs animés par l’ALEC 27.

Renseignements auprès de Simon Le Brun : 06 87 39 21 07 ou simon.lebrun@alec27.fr


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2018/10/31

Salon Bois Energie “Industrie et collectivités” les 30 et 31 janvier 2019 à Rennes

Le focus du Salon Bois Energie 2019 est l’énergie à partir de bois et de déchets de bois pour les secteurs de l’industrie et des collectivités.

Les combustibles du bois issus des résidus forestiers, les déchets du bois “en fin de vie” ou encore les déchets du bois issus des processus industriels sont les matières premières principales pour la création d’énergie pour l’Industrie et les Collectivités sous forme de chauffage, chauffage et électricité et éventuellement de méthane (via la méthanation du syngas) ainsi que la production de combustibles bois à haut pouvoir calorifique tels que les black pellets ou la bio-huile.

Un large programme pour les deux jours incluant un riche programme de conférences internationales avec traduction simultanée, des Rendez-Vous d’Affaires Internationaux, des visites techniques, le Concours de l’Innovation etc… et trois événements complémentaires en parallèle pour l’énergie biomasse et le traitement de l’eau font de Bois Energie le rendez-vous incontournable pour 2019 !

De plus, Bois Energie se déroulera en parallèle avec trois autres Salons sur des domaines liés :

  • Biogaz Europe : est le salon précurseur international pour le gaz vert renouvelable – c’est à dire le biogaz, le biométhane (injection, méthanation) et le biognv – qui est produit à partir des flux de déchets organiques.
  • ReGen Europe : un nouveau salon dédié à la valorisation énergétique et aux sous-produits issus des flux de biomasse et des déchets.
  • Carrefour de l’Eau : tous les aspects liés à la gestion et au traitement de l’eau

Chiffres clés de Bois Energie 2019 :

  • 100 exposants de toute l’Europe
  • 2 000 visiteurs professionnels sur les deux jours

Pour plus de détails, merci de consulter le site internet


Bioénergies International



2018/10/30

Le coût de production du biométhane peut baisser de 30 % d’ici 2025-2030

À travers la Loi relative à la Transition Énergétique pour la Croissance Verte, la France s’est dotée d’un objectif d’intégration de 10% de gaz renouvelable dans sa consommation totale de gaz à horizon 2030. En plein développement, la filière biométhane française contribue à l’atteinte de cet objectif.

Des acteurs clefs représentants de la filière (GRDF, GRTgaz, le Club Biogaz de l’ATEE et le Syndicat des Énergies Renouvelables), se sont associés dans l’élaboration d’une feuille de route industrielle pour renforcer la compétitivité de la filière biométhane française. Cette feuille de route a été partagée avec de nombreuses parties prenantes de la filière (développeurs de projet, bureaux d’étude, équipementiers, financeurs, etc.). Celles-ci ont été sollicitées à la fois dans la collecte de données et pour apporter un regard critique sur les différentes hypothèses et analyses formulées. L’ADEME et la DGE ont également été engagées dans le suivi de ce travail.

L’étude a été conduite par ENEA Consulting, société internationale de conseil en stratégie, spécialiste de la transition énergétique et environnementale; et par ASTRADE, bureau d’études reconnu sur la filière méthanisation. SOLAGRO, bureau d’études, a apporté un regard critique sur la méthodologie et les hypothèses retenues, en tant que Comité de revue.

Une première synthèse des résultats est proposée à travers ce document. Un coût de production du biométhane entre 65€/MWh et 85€/MWh est atteignable dès 2030 sur la base de leviers de compétitivité déjà identifiés, soit une baisse de l’ordre 30% du coût de production par rapport à la situation actuelle.

L’ensemble des hypothèses, analyses et résultats seront partagés prochainement dans un rapport public.

Pour en savoir plus : www.enea-consulting.com


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2018/10/26

15 novembre 2018, troisièmes assises nationales des carburants alternatifs

Pour la première fois en France, avec le soutien de l’ADEME, hôte de l’évènement à Sophia Antipolis, les organisateurs de l’événement font le pari de rassembler les acteurs de la mobilité des filières Biogaz/Électricité/ Hydrogène pour partager les besoins métiers et les solutions produits à destination des flottes captives : véhicules lourds et VUL. Cet engagement des professionnels du transport sera éclairé par la dimension prospective de l’intégration de 100% d’énergies renouvelables dans les transports à l’horizon 2050.

Matin : Témoignages d’acteurs engagés

  • De l’Objectif 2050 100% d’ENR Transports & la réalité 2018, quelle dynamique ?
  • Comment intégrer les carburants alternatifs dans sa flotte captive Bus & Cars ?
  • De l’importance de l’écosystème territorial pour dynamiser la filière poids lourds
  • Des entreprises pionnières dans l’intégration des carburants alternatifs

Après midi : Besoins & enjeux des professionnels pour s’emparer de la transition énergétique

  • Table ronde : Panorama & enjeux de la recharge des carburants alternatifs
  • Focus technique sur les options de recharge bus & car électrique, GNV, hydrogène
  • Proviridis : point de vue & roadmap des véhicules lourds
  • Table ronde : Comment adresser le bon carburant alternatif pour le bon usage ?
  • Table ronde : Comment « faire écosystème » pour planifier les investissements ?

Lieu : ADEME, 500 route des Lucioles 06560 Valbonne / Sophia-Antipolis
Prix : 200 € Entreprises et 150 € Collectivités

>> Inscription

En savoir plus : www.lnrconseil.com


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2018/10/26

Les lauréats de l’appel à projets Biomasse Chaleur Industrie Agriculture et Tertiaire (BCIAT) 2018

La papeterie Saïca de Venizel vient d’installer une chaudière biomasse de 44 MW dans le cadre du Fonds Chaleur, photo Frédéric Douard

L’aide du Fonds Chaleur vise à assurer la rentabilité de projets de production de chaleur à partir de biomasse en répondant à la fois aux enjeux économiques et environnementaux tout en s’intégrant aux activités des entreprises. Depuis 2009, l’appel à projets BCIAT a permis la réalisation de 106 installations de grande taille et la production de plus de 6 TWh/an couvrant une diversité de besoins (process de production, chauffage…) et de secteurs d’activité (agroalimentaire, chimie, etc.).

En près de 10 ans, les technologies de combustion n’ont cessé de gagner en maturité et en performance notamment d’un point de vue énergétique avec des rendements supérieurs à 85%. Un partenariat solide avec les fournisseurs locaux de biomasse, une logistique de réception et contrôle du combustible (comme pour toute matière première) permettent de maitriser la ressource énergétique et sa qualité. La biomasse participe à la réduction de la production de CO2 d‘origine fossile et les technologies des filtrations des fumées répondent aux exigences sur la qualité de l’air.

L’AAP BCIAT compte pour son édition 2018 sept lauréats pour un montant total d’aides de 26,6 millions d’euros et 70 millions d’euros d’investissement. Les lauréats sont issus d’une grande diversité de secteurs d’activités avec des besoins différents tant en terme de puissance que de technologies de production. Cette édition confirme la tendance de ces deux dernières années à l’augmentation de l’utilisation de bois déchets comme combustible. Cette part s’élève cette année à environ 60 % de la consommation de biomasse totale pour l’ensemble des projets. On note également un retour des installations fonctionnant avec des plaquettes forestières.

Voici la liste des projets lauréats pour l’édition 2018 :

Lauréats

Secteurs

Régions

Production en GWh/an

DROME ARDECHE ENROBES

Matériaux

AURA

11,9

VOLTINOV – ALSAPAN

Bois

Grand Est

6,6

CAPDEA

DéshydratationProduits agricoles

Grand Est

29,9

ENGIE – NOVO NORDISK

Pharmacie

Centre- VdL

23,1

SAS SOKA

Matériaux

Bretagne

37

GUYOT ENVIRONNEMENT

Laiterie

Bretagne

57,6

TARANIS du ROUVRAY

Papier/carton

Normandie

237,6

 

 

Total

464

Zoom sur trois projets de l’appel à projets BCIAT 2018

Société Kaolinière Armoricaine – Projet de chaufferie biomasse

Le projet de chaufferie biomasse de 8 MW de la Société Kaolinière Armoricaine (Soka) s’inscrit dans une démarche d’écologie industrielle et territoriale et d’optimisation des flux dans le département des Côtes-d’Armor. Soka qui voit son activité de production de kaolin augmenter, souhaite diminuer sa dépendance aux énergies fossiles et utiliser une ressource locale pour produire son énergie. Les bois en fin de vie issus du territoire serviront de combustible pour alimenter la future chaudière biomasse de Quessoy. Ainsi, une partie des déchets de bois collectés par le syndicat Kerval Centre Armor et par l’entreprise Guyot Environnement qui, jusqu’à présent était destinée à l’exportation ou à l’enfouissement, sera valorisée énergétiquement et localement.

Novo Nordisk – Projet de chaufferie biomasse

Le projet a pour but l’implantation par Engie d’une chaufferie biomasse de 4,2 MW pour la production de vapeur du site Novo Nordisk de Chartres (Eure-et-Loir), unité de production d’insuline, en utilisant une ressource biomasse majoritairement à partir de plaquettes forestières issus de zones situées à moins de 150 km autour de Chartres. A ce jour, le département d’Eure et Loire ne comporte aucun projet bois-énergie structurant sur cette ressource biomasse hormis le projet en cours de réseau de chaleur de la Ville de Chartres (en développement et partiellement sur d’autres types de biomasse). Ainsi le projet doit permettre de renforcer la filière bois-énergie sur ce département Enfin le projet sera créateur de valeur ajoutée tant pour le territoire qu’au niveau national en faisant appel à des fournisseurs et équipementiers majoritairement français et régional le cas échéant.

Capdéa – Projet de chaufferie biomasse

CAP DEA est une coopérative agricole de l’Aube créée en 1971 spécialisée dans la déshydratation de produits agricoles. Le volume d’activité dépend de la variabilité des rendements agricoles pour les trois productions principales (luzerne, œillette, pulpes de betteraves). Des sécheurs charbon/gaz existants seront adaptés pour pouvoir injecter de la biomasse en substitution du charbon, et assurer les besoins de chaleur conséquents de ce type d’installations d’une puissance totale de 72 MW. La coopérative souhaite préparer son évolution industrielle en anticipant de nouvelles contraintes, normes, contexte fiscal qu’elle pourrait subir dans les dix prochaines années. Ces perspectives ont été listées, évaluées et elles militent pour la construction d’outils plus performants tant en terme d’efficacité énergétique, que de diminution des impacts, notamment en utilisant plus de biomasse dans le mix énergétique.

Pour en savoir plus :


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2018/10/25

Le bois, première source d’énergie des réseaux de chaleur des Hauts-de-France

L’Observatoire Climat des Hauts-de-France publie une fiche de synthèse sur les principaux réseaux de chaleur de la région : énergies utilisées, chaleur produite, usagers, évolution de la production renouvelable…

Carte des réseaux de chaleur en Hauts-de-France, source Observatoire Climat

La région compte 43 réseaux de chaleur de plus de 2 MW, dont 32 utilisent une ou plusieurs énergies renouvelables dont une écrasante majorité de bois-énergie. Et le bois-énergie ne représente pas seulement la première énergie renouvelable des réseaux de chaleur des Hauts-de-France, mais aussi la première énergie tout simplement devant la chaleur de cogénération aux énergies fossiles.

Mix énergétique & diversité d’usagers dans les réseaux de chaleur des Hauts-de-France, source Observatoire Climat

Ces réseaux de chaleur livrent chaque année 1472 GWh de chaleur dont 39% produits sur base renouvelable. Cette production correspond à l’alimentation de 122 692 éq. logements.

Evolution de la livraison de chaleur dans les réseaux de chaleur des Hauts-de-France, source Observatoire Climat

Notons également que l’objectif de la région Hauts-de-France est de parvenir à un mix 100% renouvelable en 2030.

Part de la chaleur d’origine renouvelable dans les réseaux de chaleur des Hauts-de-France, source Observatoire Climat

Pour en savoir plus :


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2018/10/19

La méthanisation, une contribution majeure du monde agricole pour le climat

L’association France gaz renouvelables présente dans un livre blanc, la contribution essentielle de l’agriculture et des écosystèmes – via les gaz renouvelables – pour atteindre l’objectif (volontariste) du gouvernement de neutralité carbone en 2050. Les activités liées à la production, à l’utilisation et à la transformation de la biomasse placent l’agriculture au centre des enjeux de lutte contre le changement climatique.

L’agriculture est indéniablement une solution pour le climat, et la production d’énergie une des réponses essentielles pour l’avenir de l’agriculture. Cette dernière adapte sans cesse ses pratiques pour diminuer son impact sur l’environnement et offre aujourd’hui des solutions concrètes pour contribuer à réduire l’émission de gaz à effet de serre. Le poids et la diversité de l’agriculture française et de l’agroforesterie participent à accroitre le puits de carbone national.

Avec un gisement de matière méthanisable détenu à 90% par le monde agricole, l’essor des gaz renouvelables constitue une réponse prometteuse aux enjeux du monde agricole, de l’environnement et de la lutte contre le changement climatique.

Aujourd’hui on estime à 20%* la contribution de l’agriculture à la production d’énergies renouvelables en France pour un chiffre d’affaires direct généré pour le secteur agricole de 1,4 milliards d’euros*. En outre le produit issu de la matière, le digestat, permet de reconquérir la qualité de l’eau grâce à une meilleure assimilation par les plantes.

Les gisements de biomasse disponibles, après un usage prioritaire pour satisfaire les besoins alimentaires, et sous réserve de créer les conditions de leur mobilisation, permettront une contribution forte de l’agriculture à la production d’énergie renouvelable mais aussi le développement d’une économie circulaire pour les territoires (via le traitement et la valorisation des gisements agricoles et des déchets biodégradables). La diversification énergétique est enfin une solution permettant aux agriculteurs de s’assurer un revenu supplémentaire et ainsi de sécuriser l’avenir de leurs exploitations en favorisant le développement d’une agriculture durable et pérenne économiquement. Alors que l’on compte aujourd’hui quelques centaines d’installations de méthanisation agricoles ce sont plusieurs milliers de nouveaux sites qui devraient voir le jour à horizon 2030.

La nécessaire prise en compte des gaz renouvelables dans la Stratégie Nationale Bas Carbone

Les gaz renouvelables sont non seulement écologiques mais aussi économiquement viables : avec une valeur ajoutée et de nombreuses externalités positives de la filière qui resteront captées par la France, ses agriculteurs et ses territoires.

France gaz renouvelables soutient dès lors une ambition forte pour la place des gaz renouvelables, dans un futur mix énergétique de la France basé sur la complémentarité des énergies. À horizon 2050, les gaz renouvelables, avec une production cible annuelle de l’ordre de 270 TWh, pourraient satisfaire 30% des besoins énergétiques du pays, en apportant en sus les bénéfices de la flexibilité et des grandes capacités de stockage des réseaux gaziers. La prise en compte de cette contribution des gaz renouvelables dans la nouvelle Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) ainsi que dans sa déclinaison par la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) est donc essentielle pour ancrer et sécuriser le décollage de la filière.

L’ensemble des partenaires de l’association partage le constat que l’essor des gaz renouvelables repose sur la capacité de mobilisation et de convergence d’une grande diversité d’acteurs et nécessite de créer une adhésion politique et sociétale d’envergure. Sous réserve d’apporter la visibilité politique, la stabilité et l’accompagnement nécessaire, la méthanisation peut se développer fortement et être un levier essentiel tant d’une agro-écologie performante que pour la production d’énergie renouvelable. « L’ambition est forte, nous plaçons la part du gaz renouvelables dans le futur mix-énergétique à hauteur de 30% des besoins en 2030 et cet avenir se joue dès aujourd’hui » précise Jacques-Pierre Quaak, président de FGR.

* Source ADEME

France gaz renouvelables

Fondée en 2018, l'association France gaz renouvelables rassemble l'AAMF, les Chambres d'Agriculture France, le Club Biogaz ATEE, la FNCCR, la FNSEA, France biométhane, GRDF et GRTgaz. Elle a pour objectif de promouvoir la place des gaz verts dans le mix énergétique français.

Ouverte et à but non lucratif, FGR entend fédérer les différentes initiatives liées à l'essor des gaz renouvelables et permettre la création d'un écosystème au sein duquel le monde agricole et le monde de l'énergie seront au service des territoires et de la transition énergétique.


Enerzine.com



2018/10/05

Quand la Chine s’éveillera… à la biomasse

Article paru dans le Bioénergie International n°53 de janvier-février 2018

Photo Université Jiao Tong de Shanghai

Le SPEIT, pour Shanghai ParisTech Elite Institute of Technology, est une école d’ingénieurs franco-chinoise née du partenariat de l’université Jiao Tong de Shanghai et de quatre écoles françaises : ENSTA ParisTech, Télécom ParisTech, École Polytechnique et MINES ParisTech. Elle a accueilli ses premiers élèves ingénieurs le 13 septembre 2012. Pour valider leurs diplômes, les étudiants chinois doivent réaliser une période d’études ou de stage en France et de leur côté, les étudiants des écoles fondatrices, ainsi que d’autres écoles de l’institut Mines – Télécom, ont la possibilité de suivre une partie de leur cursus à Shanghai.

Le SPEIT à Shanghai, photo Université Jiao Tong

Les étudiants du SPEIT suivent un cursus de six ans et demi, basé sur un enseignement trilingue (français, chinois et anglais) et peuvent s’orienter vers trois spécialités : le génie mécanique, les technologies de l’information et de la communication et enfin l’ingénierie de puissance et de l’énergie. Dans le cadre de l’option Énergie, les étudiants reçoivent des cours magistraux d’au moins 16 heures dans chacun des domaines suivants : solaire, éolien, management de l’énergie, efficacité énergétique et biomasse.

Jean Jacques Rousseau et Joaquim Nassar en présence de quelques étudiants chinois en cours de biomasse, photo JJR

Cette année le thème du projet énergie (32 h de travaux) avait pour objectif de proposer une piscine neutre en carbone et les étudiants ont proposé la biomasse en solution alternative au charbon. Il faut savoir que ce cursus a été décidé en accord et à la demande de l’université de Shanghai et que si un tel engouement pour la biomasse s’est manifesté, c’est qu’une demande sous-jacente de compétences existe.

Appréhender la Chine

Echoppe traditionnelle à Shanghai fonctionnant au charbon, photo JJR

Si la population chinoise commence à prendre conscience des dangers et des risques de la pollution et du gaspillage énergétique, les Chinois ont du mal à s’adapter. Ainsi, témoin d’une évolution à marche forcée, on peut voir à Shanghai se côtoyer des bâtiments impressionnants du 21ᵉ siècle et des pratiques millénaires quant au mode de vie, en témoignent un peu partout dans l’ancien Shanghai, les canards pendus par la tête sur le rebord des échoppes.

Autre chose fondamentale pour comprendre : l’État, ou peut être plutôt les organes centraux du Parti, décide de tout. Par exemple en septembre 2017, l’État décide que les constructeurs automobiles devront vendre à minima 20 % de voitures électriques dés 2018 sous peine d’amendes significatives.

Un autre aspect des choses tient à la masse de population. Les grandes villes sont à l’échelle d’un pays entier et Shanghai par exemple ne compte pas moins de 26 millions d’habitants. Alors y construire un nouveau quartier, c’est tout de suite construire plusieurs milliers de logements, bien sûr collectifs sur quelques milliers de m².

Vue sur Shanghai en bordure du Huangpu, photo JJR

La Chine est par ailleurs devenue le premier marché mondial des énergies renouvelables avec une forte croissance attendue dans les années à venir. Rappelons sur ce point que le pays est depuis fort longtemps le principal producteur de panneaux solaires dans le monde et que le ralentissement de la demande des pays développés a entraîné un fort marasme chez les constructeurs chinois. Dès lors, le gouvernement a décidé de mettre en œuvre des parcs solaires à l’échelle du pays.

Urbanisation de Shanghai, photo JJR

Sur la filière éolienne, les Chinois n’étaient pas au départ des sachants. Ils ont découvert la technologie via des co-entreprises et sont devenus des acteurs dominants du marché.

Habitat collectif à Shanghai, photo JJR

Depuis peu, la Chine a mis en place des quotas pour l’électricité renouvelable : les gestionnaires de réseau électrique de chaque province ont désormais pour obligation d’intégrer à l’électricité distribuée une part d’électricité renouvelable allant de 5 % à 13 % de l’électricité totale. Les producteurs d’électricité devront, eux, produire au minimum 9 % d’électricité renouvelable dès 2020 ou acheter les certificats correspondants à des tiers. Mais attention néanmoins à ce chiffre puisqu’il n’est pas rare qu’en Chine on intègre le nucléaire dans les énergies renouvelables.

D’un point de vue politique, conformément au 13e Plan Quinquennal (2016-2021), la Chine devrait mettre en œuvre 1 300 GW d’énergies renouvelables (solaire, éolien et biomasse) d’ici 2021. Si ces énergies se développent pour la production d’électricité, elles augmentent aussi significativement dans la production de chaleur. Actuellement essentiellement produite en cogénération charbon, ce mode de production de la chaleur freine la production d’électricité renouvelable pendant ces périodes de froid intense. L’adoption de nouvelles mesures sera donc nécessaire pour tenir l’objectif.

La biomasse en Chine

Rappelons que la Chine est, avec une capacité de 3,5 à 4 millions de tonnes par an, déjà le troisième producteur mondial de biocarburants. Elle est sur cette question en pointe dans l’utilisation de ces carburants dans l’aéronautique avec de nombreux essais réalisés. Ces biocarburants sont essentiellement produits à base de céréales non alimentaires et d’huiles usagées.

En ce qui concerne la biomasse solide et le biogaz, le plan prévoit les objectifs suivants en 2020 :

  • Pour les déchets agricoles, forestiers et cultures énergétiques : 24 GW (en partant de 4 GW en 2010), ce qui représente la mobilisation de 58 millions de tonnes de biomasse par an dès 2020.
  • Pour le biogaz agricole : 3 GW en 2020, soit 12,6 Mtep (en partant de 1 GW en 2010, soit 3,6 Mtep.

La Chine produit actuellement environ 1000 millions de tonnes de biomasse par an (460 millions de tonnes équivalent charbon) mais en l’absence de technologies l’essentiel de ce potentiel n’est pas valorisé.

Photo Jean-Jacques Rousseau

Pour y remédier le gouvernement met en place des politiques visant à soutenir et encourager la construction de centrales de cogénération. Ceci devra permettre le démantèlement de centrales à charbon.

Outre la réduction des émissions de CO2, de dioxyde de soufre et de poussières, cela permettra de valoriser les ressources naturelles tels que les résidus forestiers et de récoltes qui sont actuellement laissés ou brûlés sur place, générant des pollutions atmosphériques colossales.

Enfin, notons que le 19e Congrès national du Parti communiste chinois a élaboré un plan pour promouvoir l’industrie sylvicole et accroître ses ressources forestières jusqu’au niveau de la moyenne mondiale d’ici 2050. Ceci passe par la plantation de milliards d’arbres, dont 66 milliards ont déjà été plantés depuis 1978 rien que sur la grande muraille verte qui doit stopper et même reboiser le désert de Gobi.

La grande muraille de chine envahie par la forêt, photo JJR

M. Zhang, Directeur du Bureau National des Forêts, a indiqué qu’à l’horizon 2050, le stock forestier du pays devrait s’élever à 26,5 milliards de mètres cubes, et que les progrès technologiques devraient contribuer à hauteur de 72 % à la croissance de l’industrie sylvicole.

“Les ressources sylvicoles inadéquates étaient une cause importante de l’écologie fragile de la Chine et de la pénurie de produits écologiques”, a indiqué M. Zhang.

Afin d’améliorer cette situation, le bureau politique a fixé des objectifs en plusieurs phases pour réaliser la modernisation sylvicole du pays.

En conclusion, avec un accroissement annuel de près de 1 000 millions de tonnes de biomasse (10 fois l’accroissement de la France métropolitaine en bois et résidus agricoles confondus), la ressource est là et ne fera que s’accroître dans le nouveau contexte politique, sauf que pour l’instant les technologies ne sont pas massivement au rendez-vous…

Le point commercial

Pour en revenir aux études de cas des étudiants du SPEIT, pour qui j’ai eu le privilège de donner les cours d’énergétique appliquée à la biomasse, les conclusions pour des piscines neutres en carbone, donc pour de petites puissances, ont été de brûler du granulé de bois, disponible à bon prix en Chine, et pour l’instant provenant des États-Unis !

Cours de biomasse à Shanghai par Jean Jacques Rousseau, photo JJR

Concernant les opérations commerciales françaises, notons deux contrats récents pour la réalisation de centrales à biomasse :

  • Véolia a remporté un contrat de 341 M€ sur 25 ans en mai 2017 pour la construction, l’exploitation et l’entretien d’une centrale biomasse qui produira de l’électricité et de la vapeur pour trois clients de l’industrie chimique et de la construction,
  • EDF, à l’occasion de la visite d’Emmanuel Macron en janvier 2018, a signé un contrat de 30 ans avec la ville Lingbao pour construire et exploiter une centrale de cogénération de 35 MW qui fournira de l’électricité et du chauffage à environ 25 000 foyers de la ville avec une mise en service prévue début 2019. Cette centrale sera alimentée par des résidus des cultures arboricoles.

Les perspectives

Alors qu’en France et en Europe les perspectives commerciales pour les entrepreneurs, tant en amont qu’en aval de la filière biomasse, sont difficiles, il semble qu’une importante perspective puisse voir le jour en Chine où la ressource est présente mais où la technologie, en particulier en agro-biomasse, est largement insuffisante.

Montagne en Chine, photo Jean-Jacques Rousseau

Pourquoi dès lors ne pas essaimer les savoir-faire via notre école franco-chinoise, via les institutions françaises en place (Ambassade et Consulats), via nos jeunes ingénieurs formés aux techniques de la biomasse, via les industriels français et européens ?

« Quand la Chine s’éveillera », écrivait Alain Peyrefitte en 1973, nous pourrons alors proposer nos techniques pour des installations quelquefois plus modestes que celles citées en références et faire « tourner » les savoirs dans l’Empire du Milieu.

Contacts :

Jean Jacques Rousseau, enseignant vacataire au SPEIT


Bioénergies International



2018/10/05

Le Fonds chaleur : le MTES étudie son évolution

Par lettre de mission en date du 19 décembre 2017, le Ministre d’État du Ministère de la Transition écologique et solidaire a souhaité que soit étudiés l’opportunité et les modalités de transformation des aides à l’investissement du Fonds chaleur en aide à la production de chaleur renouvelable.

Le 25 septembre dernier, le rapport de cette mission a été publié par le Conseil Général de l’Environnement et du Développement durable (CGDD) et le Conseil général de l’Économie, de l’Industrie, de l’Énergie et des Technologies (CGE).

Le document remis au Ministère de la Transition écologique et solidaire (MTES) propose un retour sur les différents mécanismes de soutien aux énergies renouvelables, notamment la chaleur, et le froid, renouvelable. Les alternatives possibles au mécanisme actuel du Fonds chaleur sont analysées et couplées aux résultats d’auditions des professionnels de la filière étudiée. Ces résultats permettent ensuite de dégager deux axes de propositions : réglementaires et techniques. Par ailleurs, il est rappelé l’intérêt pour la filière de maintenir, voire renforcer, son argumentaire en ce qui concerne son indépendance au marché des énergies fossiles.

En substance, la mission considère qu’une modification du Fonds chaleur, d’aides à l’investissement en aide à la production n’est pas opportun. Elle propose de consolider le modèle existant et d’agir sur des pistes concrètes au délai opérationnel réduit. La mission suggère enfin d’opérer un transfert maîtrisé et juste des aides aux énergies renouvelables électriques vers les thermiques. Pour cela, une attention particulière devra être portée au cas de la cogénération afin d’appréhender précisément sa contribution à la chaleur.

Pour en savoir plus

Rapport de la mission portant sur la transofrmation des aides à l’investissement du Fonds chaleur en aides à la production de chaleur renouvelable


Réseaux de chaleur



2018/10/04

Produire du charbon actif à partir de déchets verts

Article paru dans le Bioénergie International n°53 de janvier-février 2018

Pyrolyseur pilote, photo AILE

Près de 34 millions de tonnes de déchets verts sont produites chaque année dans le Nord-Ouest de l’Union Européenne, en zones urbaines et rurales confondues.  Malgré les actions de prévention qui sont mises en place, les quantités de matières générées sont constantes, voire en augmentation. Ces actions s’accompagnent parfois d’une optimisation de la main d’œuvre sur les plateformes de tri sélectif. La gestion de cette filière reste très coûteuse et l’innovation pour la gestion des déchets verts est donc devenue une nécessité, d’autant que ces matières résiduelles végétales ligneuses et semi-ligneuses peuvent être considérées comme une ressource.

Déchets verts sur une plateforme de tri, photo AILE

Parallèlement, on recense de nombreux usages de charbon (issu de biomasse) sous forme activée, ou non, pour le traitement par adsorption des contaminants contenus sous forme particulaire dans les liquides, l’air, les gaz (biogaz, fumées de combustion) ou pour faciliter les réactions biochimiques : ingestion (humains, animaux, digestion anaérobie par méthanisation), agronomie (interactions sol-plante) etc. Les charbons activés sont coûteux (>1 000 €/t) et actuellement importés d’autres continents (Afrique, Asie, Amérique).

Le projet européen RE-DIRECT a pour ambition de réinterroger le mode de gestion actuel de ces ressources ligneuses et semi-ligneuses et, en parallèle, de proposer aux utilisateurs de charbons d’origine végétale d’envisager la possibilité d’introduire des matériaux produits localement en complément, voire en substitution de produits provenant de l’étranger.

La même biomasse naturelle et carbonisée, photo AILE

En France, Aile (Association d’Initiatives Locales pour l’Énergie et l’Environnement) en qualité d’agence régionale dédiée aux professionnels (agriculteurs, industriels, collectivités) et KCA (Kerval Centre Armor) gestionnaire de 60 000 tonnes de végétaux collectées chaque année en Côtes d’Armor, se sont associés pour former le binôme français de ce programme Inter-Reg.

Actions conduites dans RE-DIRECT :

En amont, coté producteur :

  • Identifier les ressources végétales actuellement utilisées en amendement organique ou en énergie qui ont un potentiel de valorisation en matériaux de plus forte valeur ajoutée (charbon vert ou charbon actif).
  • Tester la qualité des charbons issus de la pyrolyse de ces ressources végétales en condition de laboratoire, puis à partir d’outils industriels déjà existants sur le territoire français.
  • Comparer avec les résultats des pilotes mis en place par les partenaires allemands et anglais.
  • Valider par une analyse de cycle de vie comparative les intérêts économiques et environnementaux de ce mode de valorisation.

En aval, coté utilisateur :

  • Identifier les secteurs d’activités qui ont un usage de charbon sur :
    • les applications existantes dont la qualité du charbon est encadrée par une norme : potabilisation, traitement eau de piscine ;
    • des applications pour des marchés actuels n’ayant pas de norme dédiée : traitement d’air (biofiltre) et de gaz (entrée moteur et à l’échappement), agronomie, digestion humaine et animale ;
    • des applications potentielles vers des marchés en devenir : digestion anaérobie par méthanisation, stabilisation des effluents (co-compostage déchets verts, digestats, lisiers, fumier), gestion des pollutions diffuses, phytoremédiation, etc.
  • Impliquer ceux ayant un usage compatible avec la qualité des charbons obtenus à partir de ressources végétales locales.
  • Évaluer le potentiel de développement pour chacun des secteurs pertinents et les conditions pour valider la faisabilité technico-économique.
  • Évaluer la complémentarité avec les filières de valorisation actuelles et les éventuels seuils au-delà desquels apparaîtrait une concurrence d’usage.
  • Tester l’applicabilité de ce concept sur certains territoires pilotes en Bretagne, et plus largement dans le Grand Ouest en diffusant les avancées de ce travail :
    • de façon transversale au sein des différents secteurs d’activité concernés par ce type d’usage en soulignant les synergies potentielles (enjeux croisés des territoires).
    • dans le domaine agricole, pour inciter à davantage valoriser l’arbre et les sous-produits issus de leur entretien.

Plus d’informations dans les autres régions impliquées (Allemagne, Belgique, Pays de Galles) sur le site Internet de Re-Direct : re-direct-nwe.eu

Vous êtes professionnel (agriculteur, collectivité, industriel) en Bretagne, Normandie, Pays de La Loire ; vous vous posez des questions sur l’approche – la méthode – les actions envisagées ; vous souhaitez proposer d’intégrer un territoire pilote dans l’approche conduite dans Re-Direct, alors prenez contact auprès de jacques.bernard@aile.asso.fr ou jborveillon@kerval-centre-armor.fr, ou via le site internet www.aile.asso.fr


Bioénergies International



2018/10/04

Optimiser les chaînes logistiques de la biomasse agricole

Article paru dans le Bioénergie International n°51 de septembre-octobre 2017

Hangar de stockage de miscanthus, photo Colin-Energies

Le développement des filières de valorisation des coproduits agricoles offre de nouvelles opportunités de diversification aux exploitations agricoles. Apportant un revenu complémentaire aux activités de collecte et de transformation, elles sont un atout pour le secteur agricole. Toutefois, pour être compétitives, notamment face aux énergies fossiles, les filières biomasse doivent continuer à innover et à optimiser leurs processus. Une étude portant sur l’optimisation des filières logistiques biomasse agricole a ainsi été réalisée par les partenaires du Réseau Mixte Technologique (RMT) Biomasse et Territoires, dans une volonté d’accompagner les porteurs de projet dans la mise en place de leurs chaînes de valorisation.

Taillis de saule récoltés au Biobaler, photo Chambre régionale d’agriculture des Hauts-de-France

Par le terme très générique de biomasse agricole, les acteurs des différentes filières impliquées désignent l’ensemble des coproduits, déchets, cultures énergétiques, pouvant être utilisés à d’autres fins que les fins alimentaires (humaines ou animales). La biomasse agricole regroupe donc un ensemble de matières hétérogènes, aux propriétés, rendements ou itinéraires culturaux variés. À cette grande diversité de matières premières peut être associée une aussi grande diversité d’utilisations. La méthanisation, la filière matériaux biosourcés, la combustion ou la production de biocarburants trouvent ainsi leurs lettres de noblesse sur le marché de la biomasse agricole alors que d’autres voies de valorisation sont, par exemple, explorées en chimie verte ou en pyrogazéification.

Des chaînes logistiques complexes …

Culture principale, résidu ou coproduit, matière sèche ou humide, densité faible, dispersion des parcelles agricoles ou production de la matière première sur un site industriel, à destination d’une filière à plus ou moins haute valeur ajoutée, dépendant ou non de normes précises … La complexité des chaînes de valorisation de la biomasse agricole est aussi variable que ses propriétés et ses débouchés. La logistique induite doit pouvoir s’adapter à cette complexité. L’organisation des chaînes de valorisation doit ainsi être réfléchie en amont par les porteurs de projets.

Ensilage d’herbe à éléphants, photo Chambre régionale d’agriculture des Hauts-de-France

Qu’est-ce qu’une chaîne logistique ?

La logistique représente l’ensemble des moyens permettant de collecter et d’acheminer la matière au consommateur à partir de la parcelle agricole, conditionnée par le cahier des charges de l’utilisateur final. Elle regroupe un ensemble de moyens matériels (engins de récolte, camions, zones de stockage) mais également techniques (outils de modélisation ou de traçabilité) ou humains (organisation des tournées, gestion du personnel) permettant de répondre à la demande du client.

Les principaux acteurs pouvant être impliqués à chaque étape de la chaine logistique.

Une vraie plus-value dans l’optimisation des processus …

Il faut dire que les enjeux sont grands. L’organisation de la chaîne logistique influence drastiquement les coûts, permettant d’augmenter la rentabilité des filières et de pouvoir faire face à la concurrence d’autres usages. La logistique est ainsi un gisement de valeurs ajoutées, mais sa gestion est complexe. Avant tout, la logistique doit être adaptée, aucun modèle général ne pouvant être utilisé tel quel. Elle va dépendre de réglementations locales, de l’acceptation des riverains, de la valorisation d’infrastructures existantes, de l’éparpillement des parcelles et de la volonté des agriculteurs à travailler ensemble pour le développement de cette nouvelle filière. Le porteur de projet doit donc travailler avec ses parties prenantes pour lancer son projet, recevant le soutien des acteurs locaux et réussissant à convaincre ses détracteurs du bien-fondé de sa démarche.

Pressage de miscanthus avec presse Kuhn, photo Chambre régionale d’agriculture des Hauts-de-France

… mais un vrai manque d’informations sur leur organisation

En s’intéressant aux processus d’optimisation logistique des filières biomasse agricole, les membres du RMT Biomasse et Territoires ont fait le constat d’une quasi absence d’information du champ à l’entrée sur site de valorisation, que ce soit en termes technologiques ou de coût. Les filières de biomasse-énergie étant relativement nouvelles et les projets actuels isolés et ponctuels, aucune étude ne permet de mettre en évidence les connaissances acquises.

Pressage de panic érigé, photo Chambre régionale d’agriculture des Hauts-de-France

En s’appuyant sur une vingtaine de sites des filières méthanisation, combustion et matériaux biosourcés, ainsi que sur les documents existants, les partenaires de l’étude menée en 2016 ont établi des recommandations, principalement à destination des porteurs de projets de petite et moyenne dimension ayant diversifié leur activité.

Cinq recommandations aux porteurs de projet

Le stockage et le tri des céréales génére des sous produits appelés issues de silos, photo Coopénergie

1- Partir du cahier des charges du client pour bâtir son projet : il conditionne l’organisation de l’ensemble des étapes de la chaîne logistique. Les différentes étapes de sa chaîne d’approvisionnement n’ont vocation qu’à faire correspondre les propriétés de la matière première et la demande du client. Il est donc essentiel d’avoir à sa disposition des informations précises sur les caractéristiques de la biomasse agricole ainsi qu’un cahier des charges détaillé du consommateur final avant de définir ses étapes de transformation, stockage, transport…

2- Prendre en compte la biomasse disponible et ses propriétés dès le montage du projet : la comparaison entre les propriétés de la biomasse disponible et la demande du client définissent les étapes logistiques à réaliser. Ainsi, une différence de saisonnalité entre les mois de production de la biomasse et la demande du client va entraîner des étapes de stockage ; les distances entre fournisseurs et consommateurs vont impliquer des étapes de transport ; une variation entre le taux d’humidité au champ et celui demandé par l’utilisation va entraîner une étape de séchage, etc.

3- Valoriser les structures disponibles sur le territoire ou monter des partenariats avec les entreprises possédant les équipements nécessaires au déploiement de la chaîne logistique. La valorisation d’infrastructures préexistantes permettra de réduire drastiquement les investissements nécessaires et d’ainsi augmenter la rentabilité du projet.

Stockage couvert de paille, photo Coopénergie

4- Optimiser un maillon de la chaîne de valorisation, ce n’est pas optimiser toute la chaîne. Les ruptures de charge peuvent intervenir à tout moment dans la chaîne logistique et sont particulièrement coûteuses (temps nécessaire, personnes et équipements mobilisés). Les goulots d’étranglement ralentissent quant à eux les étapes de la chaîne et contraignent les vitesses de production. Le porteur de projet se doit donc de garder une vision globale de sa chaîne et de s’interroger sur la nécessité des différentes étapes et donc des différentes ruptures de charge.

5- Bien comprendre les besoins des parties prenantes et travailler avec elles au déploiement du projet. Il est essentiel de prendre en compte les différentes attentes de chacun des acteurs de la chaîne logistique, qu’ils supportent ou s’opposent au projet. Il est à noter que les attentes des parties prenantes ne sont pas toutes économiques : réduction de pollution, gestion des nuisances, développement des énergies renouvelables, création de nouveaux marchés ou d’emplois sur le territoire sont autant d’externalités positives qui peuvent intéresser les partenaires.

Stockage extérieur de paille de céréale, photo Coopénergie

Les principales propriétés des différentes options de stockage de la biomasse agricole

TYPE DE STOCKAGE

AVANTAGES

INCONVÉNIENTS

COÛT (base balle carrée standard)

CONDITIONNEMENT A PRIVILÉGIER

Bord de champ (ou sur sol non bétonné)

Coûts faibles (manutention essentiellement)

Pertes de matière au stockage, humidité difficile à contrôler

< 5 € / t / an

Vrac, balle ronde ou carrée

Dalle béton, couvert ou non par une bâche ou un géotextile, ventilé ou non

Investissement limité, adapté au stockage de courte durée pour de la biomasse sèche, ou pour le stockage de biomasse humide sous forme d’ensilage sous bâche.

Volume limité, sensible aux conditions climatiques, une bâche abimée peut dégrader la qualité de la biomasse.

5 à 7 € / t / an

Vrac, balle ronde ou carrée

Sous hangar, ventilé ou non

Sécurisé, protège des conditions climatiques, adapté au stockage de la biomasse sèche

Investissement important, considéré comme site ICPE si le volume stocké est supérieur à 1 000 m3.

10 à 15 € / t / an

Vrac, balle, granulés

En silo vertical, ventilé ou non

Emprise au sol limitée, sécurisé, adapté pour le stockage de biomasse fluide (type granulé) pour faciliter les opérations de chargement / déchargement.

Investissement important, ne convient pas aux biomasses humides, considéré comme site ICPE si le volume stocké est supérieur à 1 000 m3.

12 € / t / an

Granulés, biomasse fluide

Rafles de maïs, photo Chambre régionale d’agriculture des Hauts-de-France

Densification, quel format choisir ?

 

Atouts

Contraintes

Format vrac

Réduit les coûts de prétraitement

Augmente les coûts de transport

Granulés

Facilite le stockage
Réduit les coûts de transport
Stabilise la matière (disponible sur l’année)

Coût important lié au séchage et à la granulation de la matière
Pas de préservation des fibres

Briquettes

Coût inférieur à celui des granulés
Facilite le stockage
Réduit les coûts de transport
Stabilise la matière (disponible sur l’année)

Coût important lié à la densification de la matière
Pas accepté par tous les appareils en combustion
Pas de préservation des fibres

Balles

Facilite le stockage
Réduit les coûts de transport
Réalisé sur la parcelle (début de chaîne de production)
Moins énergivore que les granulés
Conserve les fibres de la matière

Opération d’ouverture, coupe des ficelles entrainent un coût supplémentaire.
Densification réduite par rapport aux granulés

Plaquettes

Facilite le stockage
Réduit les coûts de transport

Pas de préservation des fibres
Uniquement sur les matières ligneuses
Volume conséquent

Production de briquettes de paille sur champ, photo Chambre régionale d’agriculture des Hauts-de-France

Des outils pour accompagner les porteurs de projet

Le projet propose ainsi aux porteurs de projet différents outils pour les guider dans la construction de leur chaîne d’approvisionnement :

  • Cinq fiches outils – équipements présentent un large panel d’informations issues de la littérature et de publications associées.

  • Des fiches retours d’expériences synthétisent les entretiens réalisés avec des porteurs de projet.

  • Un guide pour la mise en place d’une chaîne logistique biomasse reprend l’ensemble des recommandations des partenaires du projet tout au long des différentes étapes de la chaîne logistique. Il s’articule autour de neuf parties : récolte, collecte, stockage, transport, manutention, prétraitement, rédaction des contrats et évaluation de sa chaîne logistique.

Ces outils sont disponibles sur le site www.biomasse-territoire.info

Enjeux de développement et travaux à venir

Les étapes de récolte et de conditionnement sont un levier essentiel des chaînes logistiques, premiers facteurs d’économie tout au long de la chaîne de production. Ces étapes restent toutefois difficiles à travailler et des technologies adaptées peinent à se développer. Par ailleurs, les coûts associés aux diverses étapes des chaînes de valorisation, et principalement ceux imputés au stockage restent peu connus. C’est pourquoi, sur la période 2017 – 2018, les membres de l’axe logistique du RMT se sont donnés pour mission de proposer aux porteurs de projet une calculette permettant d’estimer les coûts d’une opération logistique biomasse mais également de comparer différents scénarios pour choisir le plus optimisé.

Les sarments et charpentes de vigne constituent un biocombustible de qualité, photo Frédéric Douard

Afin de répondre de façon plus opérationnelle aux besoins des filières, des groupes de travail sur les filières menues pailles et sarments de vigne sont également proposés, afin de faire travailler ensemble les différents acteurs intéressés par le développement de nouvelles voies de valorisation pour ces coproduits.

Objectif du RMT : faciliter et accompagner le développement des filières de valorisation de biomasse locales d’origine agricole en prenant en compte les spécificités et ressources des territoires

Le RMT Biomasse et territoires regroupe et mobilise au niveau national des connaissances et compétences pluridisciplinaires, du champ à l’usine et plus de 70 partenaires associés.

Les trois priorités travaillées de 2014 à 2018

1- Préciser, objectiver, diffuser la connaissance sur la production et la mobilisation de la ressource en biomasse agricole ainsi que de ses usages actuels et à venir,

2- Optimiser le déploiement des filières sur le territoire : compétence, technologie, économie pour enclencher des leviers au coût « post-production » de la biomasse agricole,

3- Connaître, évaluer les impacts environnementaux et sociaux et les retombées positives des filières biomasse sur les territoires économiques et milieux naturels afin de les faire valoir.

Soutenue par FranceAgriMer et l’ADEME, cette étude a été menée par la Chambre régionale d’Agriculture des Hauts-de-France, Coopénergie, Arvalis, l’Institut du Végétal, Trame et cordonnée par Services Coop de France.

Pour en savoir plus : Elodie NGUYEN, Chambre Régionale d’Agriculture Hauts-de-France – Amiens – Tél: +33 322 33 69 53 – e.nguyen@hautsdefrance.chambagri.fr – www.biomasse-territoire.info


Bioénergies International



2018/10/03

11 & 12 octobre 2018, produire de l’énergie à partir de déchets végétaux et forestiers

La bioénergie s’appuie sur l’utilisation de la biomasse : cultures à vocation énergétique (miscanthus), déchets et sous-produits agricoles (paille de céréales) et forestiers, fumier et biomasse microbienne. Tous ces matériaux permettent la production d’une énergie renouvelable.

Pour présenter les technologies, enjeux et applications concernant la bioénergie, ASPROM propose un séminaire les 10 et 11 octobre 2018 à Paris rassemblant de nombreux experts.

Vous trouverez le programme à l’adresse : www.asprom.com

Pour des informations complémentaires : Roland DUBOIS au 06 07 02 83 93.


Bioénergies International



2018/09/28

Étude sur la chaleur renouvelable livrée par les réseaux en Auvergne-Rhône-Alpes

Le Cerema a réalisé, pour la DREAL Auvergne-Rhône-Alpes, un état des lieux des réseaux de chaleur et de froid en région et a étudié le potentiel de développement de la chaleur renouvelable livrée par les réseaux.

Résumé de cette étude

L’état des lieux des réseaux de chaleur et de froid en Auvergne- Rhône-Alpes (AURA) est fait à partir d’une enquête auprès des collectivités, des syndicats, des exploitants et de croisement de différentes sources de données (enquête nationale,
données énergie-climat publiées, annuaire ViaSèva, sites dédiés de réseaux…), en 2016-2017. Les données récoltées pour chaque réseau recensés en AURA, soit 252 réseaux de chaleur, 3 réseaux de froid et 6 réseaux en projet, sont publiées sous forme de tableau, avec leurs sources.

Le Cerema a également récolté et numérisé les tracés de 96 réseaux, publiés et diffusés sous format SIG (sur le site de la DREAL).

Cet état des lieux détaillé et cartographié, croisé avec les tracés des réseaux fictifs issus des consommations énergétiques des bâtiments résidentiel-tertiaire (résultats de l’étude SNCU/Setec) et les gisements d’énergies renouvelables et de récupération, permet d’identifier le potentiel de développement des réseaux de chaleur/froid vertueux en AURA.

Une note d’enjeux a également été réalisée. Elle fixe des objectifs de développement de la chaleur renouvelable livrée par les réseaux en AURA à 2030, détaillés par énergie (chaleur fatale, géothermie, solaire, biogaz, bois-énergie) et par création/verdissement/extension/densification de réseaux. Elle peut ainsi être intégrée au futur schéma régional (SRADDET) d’AURA pour une planification énergétique pertinente, et répondre à l’article 196 de la loi de transition énergétique (LTECV) qui prévoit un recensement des réseaux de chaleur dans les schémas régionaux.

Retrouvez toutes les informations (déroulé de l’état des lieux, résultats, potentiel de développement, données…) de cette étude ici.


Réseaux de chaleur



2018/09/25

Les déchets organiques du zoo de Thoiry sont désormais valorisés

Une unité de méthanisation Thoiry Bioénergie permet de valoriser les déchets organiques du zoo de Thoiry pour chauffer les bâtiments du parc animalier.

Les déchets organiques du zoo de Thoiry sont désormais valorisés

 


La valorisation des déchets organiques du zoo de Thoiry permettra de chauffer les bâtiments du parc animalier. © Zoo de Thoiry

Samedi 22 septembre, Thoiry Bioénergie, société créée par Colomba de la Panouse-Turnbull, directrice générale déléguée du parc zoologique de Thoiry (Yvelines), a inauguré son usine de méthanisation dont la production de biométhane permet d’assurer le chauffage des principaux bâtiments du parc animalier. Cette réalisation inédite en France pour ce type d’établissement permet de valoriser localement les déchets organiques du zoo de Thoiry et des activités voisines. L’investissement de 4,640 millions d’euros a été financé à hauteur de 25 % par la région Île-de-France et de 20 % par l’Ademe Île-de-France.

"Chaque année, ce sont quelques 10 950 tonnes de déchets (déchets verts, fumier des animaux, fruits et légumes avariés) qui alimenteront cette unité de méthanisation. Cet apport sera complété par des déchets agricoles et du fumier équin provenant d’exploitations voisines", précise un communiqué de Thoiry Bioénergie.

Le gaz vert, produit de la méthanisation, alimente en chauffage le château du parc de Thoiry, l’orangerie ainsi que les maisons des ours, des éléphants et des girafes. Plus largement, ce gaz injecté dans le réseau alimente les communes environnantes (Thoiry, Marcq, Beynes, Rennemoulin, Thiverval, Grignon, Les Clayes-sous-Bois, Plaisir et Villepreux) grâce à une extension du réseau de gaz naturel opéré par GRDF sur près de 2 km pour raccorder l’unité de méthanisation au réseau existant. "La production de biométhane devrait représenter plus de 20 % de la consommation globale de gaz de ces 9 communes en période estivale", indique encore le communiqué. Quant au digestat, il sert d’engrais naturel et est épandu sur les jardins historiques du parc et les exploitations agricoles voisines.

"La méthanisation est au cœur de nos projets pour faire de l’Île-de-France la première métropole écologique d’Europe. Nous sommes à l’affut de toutes les innovations pour la transition énergétique et la lutte contre le changement climatique", a indiqué Valérie Pécresse, présidente du Conseil régional d’Île-de-France présente lors de cette inauguration.


Usine Nouvelle



2018/09/21

La pyrogazéification, l’une des voies d’avenir pour un gaz 100 % renouvelable

Installation de gazéification de biomasse de la SOPREMA à Strasbourg, photo Frédéric Douard

En France, le gaz est le deuxième vecteur d’énergie en réseau après l’électricité. Ses usages sont multiples : chauffage, cuisson, production d’électricité, applications industrielles … bref, une énergie au coeur du quotidien et de l’activité des entreprises. Appréciée, elle a cependant deux inconvénients majeurs : elle est à 99 % d’origine fossile et parcours des milliers de kilomètres depuis les sites de productions mondiaux. Cette réalité fait de la production de gaz vert constitue une voie majeure dans la transition énergétique en cours, appuyée par les récentes projections de l’ADEME – GRDF et GRT gaz, vers un mix de gaz 100 % renouvelable à l’horizon 2050. C’est donc “à point nommé” que se tiennent ces 26 et 27 septembre 2018 à Rennes les premières Assises nationales de la pyrogazéification, procédé de production de gaz qui pourrait représenter 15 à 40 % de ce mix renouvelable.

Hier, un procédé à l’origine des énergies fossiles. Aujourd’hui, une technologie au service de l’énergie renouvelable.

  • La pyrolyse consiste en un traitement thermique de la matière organique sèche, en l’absence d’oxygène, produisant une phase gazeuse (“gaz de synthèse” ou “syngaz”), liquide (huile) et solide (charbon).

  • La gazéification est le processus de transformation de la partie carbonée solide en gaz de synthèse par ajout d’une petite quantité d’oxygène ou de vapeur d’eau.

  • La pyrogazéification regroupe les procédés de pyrolyse et de gazéification.

En partant d’un procédé connu et utilisé depuis des siècles, il s’agit aujourd’hui d’en appliquer le principe en élaborant des systèmes à très haute performance énergétique dans des délais sans commune mesure avec ceux des origines.

Une valorisation énergétique complémentaire à la méthanisation

Bien que produisant toutes les deux un mélange gazeux combustible, la méthanisation et la pyrogazéification diffèrent, dès le départ, par la ressource en jeu : pour la méthanisation, il s’agit de biomasse humide (notamment, biodéchets, déchets et effluents d’élevage) et pour la pyrogazéification de biomasse sèche, soit une grande variété de ressources dont : les bois ne pouvant pas être brûlés dans de bonnes conditions en chaufferies, les CSR (Combustibles Solides de Récupération), les bois non dangereux de démolition (portes, fenêtres, vieux meubles, panneaux d’industrie…). Pour cette catégorie de bois, la pyrogazéification constitue une issue très attractive, quand on sait que la France doit gérer chaque année sept millions de tonnes de ce type de déchet bois (dit de Classe B) et qu’en 2020, 70 % des déchets du BTP devront être valorisés (contre 50 % aujourd’hui).

Une énergie renouvelable propre, de proximité et stockable

Les territoires sont « en première loge » pour favoriser l’exploitation des gisements disponibles, dans le cadre d’une économie circulaire où les déchets deviennent une ressource pour les usages énergétiques locaux, et au-delà.

Avec un bilan environnemental favorable (réduction du bilan carbone, des polluants et poussières atmosphériques) le recours à la pyrogazéification constitue aussi un atout financier pour les entreprises, face à la hausse continue du prix du carbone, et pour les collectivités locales, dans la perspective de la hausse des coûts de l’enfouissement des déchets (dont le volume devra être réduit de moitié d’ici 2025).

Enfin, la pyrogazéification lève le frein majeur au développement des énergies renouvelables : leur production irrégulière (en fonction des conditions climatiques le plus souvent) et leur difficulté de stockage. Le gaz renouvelable a le grand avantage de pouvoir être produit en continu et être stocké afin de s’adapter à la demande d’énergie. Une aptitude au stockage, associée au maillage du réseau existant, dans lequel le gaz peut être injecté, qui apporte une grande flexibilité d’usage en termes de production, saison, lieu et variabilité de la demande, faisant de la pyrogazéification une solution d’avenir.

Des Assises nationales comme acte fondateur de la filière en pleine évolution

Face à ces atouts d’envergure, les Assises nationales qui se tiendront les 26 et 27 septembre 2018 à Rennes à l’initiative du Club Pyrogazéification et de ses partenaires, Bretagne Eco-Entreprises et CEEI Créativ, permettront de présenter pour la première fois en France, toutes les facettes de cette filière innovante auprès d’un large public : industriels, entrepreneurs, collectivités …

Les deux journées se répartiront entre visites et conférences :

  • Mercredi 26 septembre : visite à Nantes de la Halle technologique de l’IMT Atlantique dédiée à la valorisation énergétique de la biomasse, et à Locminé, du pilote de pyrogazéification sur le Pôle LIGER avec présentation des enseignements pour l’injection de gaz renouvelable.

  • Jeudi 27 septembre : Les conférences développeront les gisements disponibles et les ressources les plus appropriées à la pyrogazéification, les 10 raisons pour avoir recours à cette technologie et les conditions à mettre en place pour le développement de cette filière “force de dynamisation massive” de la transition énergétique.

>> Voir le programme complet des assises


Bioénergies International



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